The Povgars Reloaded
Depuis les derniers évènements, comme toujours
agités quand le Chouchouland est de la partie, sur Bio-Kamas
II, et bien que les certitudes quant à la vie-mort de la déesse
( mais une déesse peut-elle vraiment mourir ? ) ou même si
on n' a pas changé d' univers par accident avaient volé en
éclat, les Chouchoulandais avaient repris leur train de vie habituel,
démontrant leur grande faculté d' adaptation et le fait
qu' il était possible de reprendre une vie normale sans penser
aux soucis extérieurs ( si toutefois penser est une fonction nécéssitant
suffisamment peu de ressources neuronales pour que cela leur soit accessible,
ce qui est loin d' être certain ) . Toujours est-il que, invariablement,
les plus puissants enemis finissaient, aussi délirantes fussent
leurs attaques, par plier le genou et que l' économie, depuis
l' opération pleinement réussie de vente à grande
échelle sur la galaxie de moquette, n' était même
plus un problème . Tout allait donc très bien, désespérément
bien . Et invariablement, quand on est en pareille situation, on s' emmerde
...
L' impact de cet ennui massif n' épargnait aucun étage
de la pyramide du pouvoir, à commencer par son sommet . Le Président,
qui n' est pas pourtant forcément parmi les plus actifs et se
complaisait souvent dans le jemenfoutisme, avait quand même fini
par éprouver le besoin de s' agiter un peu . Dans son interphone,
d' une voix lasse, il appela :
-Miniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiistres !
-Monsieur le Président désire ? répondit
finalement THL
-Tu parles si je désire ouais !Viens voir ici !
-J' arrive, monsieur le Président !
-Mais dépechez-vous bougrediou !
-Dépêchez-vous, dépêchez-vous, ils
font deux kilomètres les couloirs de son palais de mes deux !
bougonna le servant en piquant un sprint éprouvant .
Essouflé, il parvint enfin au but .
-Bon, ministre, j' m ' emmerde, faites quelque chose ! Ordonna
le chef de l' éxécutif .
-Monsieur le Président désire-t-il écouter
un peu de musique ?
-Ah non, ras la souris sans fil du piano de synthèse
qui joue des airs de clavecin moi !
-c' est pourtant très à la mode chez les puissants
.
-Bof...non j' ai plus marrant, tiens . Si on déclenchait
une guerre thermonucléaire ?
-UNE QUOI ????
Des vertes et des pas mûres, THL, un Chouchoulandais de
première génération, en avait à force l'
habitude . Mais là, on décrochait carrément la
tymbale : des unions diplomatiques, des accord licites ( et autres )
viendraient probablement sauter ( pour ne pas faire de jeu de mots pourris
) suite à ce genre d' attaques à la bombe, sans parler
des interdits divins toujours valables toutes incertitudes comprises
quant à ce genre de politique étrangère...Tout ça
rien que pour tuer le temps ( plus des civils bien sûr ) !
-Euh, mais les dieux...
-Me faites pas friser le chouchou avec votre religion à
la mord-moi le calice !
-Le narguilé, monsieur le Président, pas le calice
!
-Bref...C' est décidé, on enclenche la guerre
thermonucléaire ! Faut que ça pète !!!!!!
-Et notre commerce de moquette ? Les poupées gonflables
? On va ruiner l' économie du pays !
-On ne dicute pas mes ordres ou c' est la peine capitale ! Armez
les gives sur le champs !!!!Z' veux la guerre, na ! Conclut-il sur une
voix enfantine .
-Euh...bien, monsieur le Président...
ET , s' aprêtant à rejoindre son épouse,
il lâcha :
-Non mais c' est vrai, quoi . Faut être ferme !
-J' aime quand tu parles comme ça mon chouchounet ! lui
répondit tendrement sa compagne avec un regard qui en disait
long sur la suite du programme .
*
*
*
Pendant ce temps, aux locaux de la vice-présidence, on
semblait avoir trouvé de quoi se distraire . Se complaisant
dans des fêtes orgiaques financées comme d' habitude par
l' argent du contribuable, Hébus s' envoyait rôtis sur
rôtis par un défilé d' elfes aussi charmantes que
jeunes et court vêtues . Entre deux plats, il se plaisait à
s' exercer au lancer d' ewoks, les munitions étant fournies à
profusion dans des cages étroitement surveillées . Et,
pour fêter dignement chacune de ses performances sportives, il
se noyait littéralement dans des bains de vin de sang Klingon
qu' il se faisait un plaisir de vider sans passer par le bouchon de la
baignoire ( garantie 6 mois par Nenuph & Co collection spéciale
trolls ) . Malgré tout cela, il n' arrivait pas à chasser
cette lassitude grandissante qui le titillait .
Le train-train fêtard allait cependant être assez
brutalement interrompu : un silencieux serviteur arriva en courant
ventre à terre avec une cassette VHS disposée sur un plateau
d' argent .
-Monsieur, monsieur, il faut que vous voyez ceci !
-Ne m' interrompt jamais de la sorte, esclave ! Le 50eme bain
de sang est le plus sacré !
-Il s' agit d' une atteinte directe à votre glorieuse
personne !!!
-Un petit message de protestation ? Bonne idée, ça
me changera un peu !
Et, sur l' ordre, le valet passa la cassette dans son magnétoscope
. Tout en se demandant quel pignouf n' est pas encore passé au
format DVD, Hébus réclama le silence dans la salle et
resta les yeux rivés sur son écran géant . Ce qu'
il vit le paralysa de stupeur : après un petit jingle, on pouvait
voir en effet une rangée d' ewoks habillés en pom-pom girls
avec, devant, un meneur en tenue de Monsieur Loyal et qui lui était
on ne peu plus familier :
-Bonjour . Ecoute-moi bien connard de vice-prez, je te conseille
de démissionner fissa de ton poste et de prendre ton vaisseau
pourri pour quitter cette ville ou tu pourrais te retrouver empalé
sur la clôture de ton palais avec les couilles dans la bouche ! Allez,
au revoir ! Fit-il très content de lui .
Puis, en choeur, les ewoks pom-pom girls reprirent en choeur
:
-Tu vas voir qu' on ne rigole pas, trou du cuuuuuuuuuuul !
-C' EST QUOI CA ????????????? Hurla l' intéressédans
un cri effroyable en pointant l' écran avec un air haineux .
-Ben euh...c' est une vidéo Monsieur...
-J' avais devine, triple buse . Ce que je veux savoir, c' est
qui qui vous a donné cette horreur ?
-Eh bien, on a reçu ça par courrier, Monsieur,
avec la signature du K.E.T.T.C.H. sur l' enveloppe ...
-Cette fois c' est allé trop loin ! Je vais aller rendre
tout de suite une petite visite de courtoisie à ce pilote de
mes trois fesses et vais lui passer l' envie de postuler pour vidéo
gag, moi !!!!
-Mais Monsieur, c' est impossible ! Le règlement du côté
lumineux de la connerie vous interdit de violenter un autre membre du
gouvernement ! Et le Président est très ferme à
ce sujet !
-Ses arrêtés CSAiques anti-violence, il peut se
les foutre où je pense à grand coups de marteau-piqueur
lubrifié ! Vengeannnce! Il sera puni !!
-Si vous le dites...
-Et toi aussi . Vas te faire fouetter !
-Bien, Monsieur...
Pendant ce temps, au hangar à vaisseaux, dans la section
réservée à l' escadron Bogue, l' heure était
à la jubilation . Certes, il n' en était pas à
sa première tentative de nuisance vis-à-vis de la vice-présidence,
mais ce fut la première fois qu'il osait s' attaquer aussi gravement
à sa personne . Violant plusieurs articles des lois chouchoulandaises
et même du code de conduite du côté lumineux de la
connerie, il n' en était pas pour autant moins fier de son geste
. Pire, il lui grandissait une envie de plus en plus malsaine de mettre
ses menaces à éxécution, en les respectant à
la lettre évidemment . Cette perspective lui arracha un rire machiavélique
à glacer le sang d' un ôti de porc cuit à la broche
. Rejoignant son vaisseau YF-19 chéri en sifflotant, il tomba
sur un des membres de l' escadron, en l' occurence Sojiro :
-Dites voir, commander, j' ai des piles usagées et mon
générateur est mort . ca vous ennuierait pas de les prendre
avec vous et de vous en occuper ? Fit-il .
-Et qu' est-ce que tu veux que je foute de ça, moi ?
Rembale tes saloperies et écarte-toi de mon chemin ! Répondit-il
sèchement .
-Et c' est ça que vous appelez le protecteur de la batterie
???
-De la PATRIE, sombre crétin !
-Va donc, hé, batate !
Puis, arrivé à son vaisseau mécha, il se
détendit :
-Ah, mon fidèle YF-19 ! Allez, viens, partons !
Ce dernier sembla répondre dans un échappement
de fumée . Sautant sur son fauteuil tout en prenant garde à
ne pas écraser une bouteille de sa réserve de Ice Tea
pêche soigneusement planquée juste à sa gauche, i
se prépara au décollage et prit le yoke d' un air d' abord
zen, mais ensuite de plus en plus crispé :
-YA ! YATAAAAAAAAAAA ! AYAYOLAYALI ! I2YALALYEYA ! Et alors,
pourquoi il ne veut pas démarrer cet imbécile ? Conclut-il
souverainement agaçé .
-Aurais-tu perdi ceci, Tuor ?
C' était la voix de Hébus . Avec une visible envie
d' en découdre, il s' amusait à provoquer le pilote en
faisant balancer du bout des doigts un petit objet métallique
.
Hébus ! Qu' est-ce que tu fouts avec les clés
de mon vaisseau ?
-Si tu les veux, viens les chercher !
-Yaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!!
*
* *
Loin de toutes ces agitations, Ori et Farf, eux, ne sortaient
pas, du moins pour l' instant, de leur principale préoccupation
: l' infiltration des harems elfes les plus côtés de la
capitale . Cette fois-ci,ils avaient décidé de s' attaquer
à une cible de choix : en effet, ayant convaincu Calimsha de les
rejoindre dans leur aventure, ils s' étaient donné rendez-vous
dans le quartier du temple principal d' Aphraelle . A l' heure H, trois
individus vêtus identiquement d' un imperméable et d' un
chapeau à large bords ( avec évidemment une écharpe
leur masquant le bas du visage avec ça, s' ils cherchaient
pas à être incognitos, c' était plutôt bien
imité ! ) se rejopignirent comme convenu .
-Pile à l' heure ! Constata Ori, chef improvisé
et autoproclamé de cette bande de voyeurs .
-Dis voir, Calimsha, je ne sais toujours pas pourquoi tu as
accepté de nous rejoindre . c' est pourtant pas ton style, les
infiltartions de ce style ! demanda Farf .
-Quand il s' agit de cassser les pieds à Aphraelle et
son église, je suis toujours partant ! répondit ce dernier
enthousiaste .
-Je vois...
-Bon, tout le monde se rappelle de son rôle ? Fit ORi,
ùéticuleux .
-Euuuuuuuuh...répondirent en choeur les deux autres .
-Rhaaaaaaaaaa c' est pas vrai ! On avait pourtant tout répété
! Toi, Farf tu vas voir le gardien et tu fais ton laïus...
-Mais, euh, je suis censé dire quoi, au juste ?
-Mais tu sais bien ! Tu lui dis qu' on est trois étrangers
venus d' un autre monde suite à une invocation loupée
et que pour rentrer chez nous, on a besoin d' une formule magique dispersée
en cinq fragments tatoués sur des peaux d' elfes femelles !
-Mais c' est vraiment trop con comme scénario ! Ca va
jamais marcher !!! s' exclama Calimsha .
-On ne peut plus reculer de toutes manières . Toi, Calimsha
tu vas aider Farf à les désaper pendant que je filme avec
la webcam .
Puis, une fois leur plan plus ou moins bien rôdé,
ils se présentèrent à l' entrée principale
du temple Aphraellite , siège du clergé du narguilé
à sept branches . Se présentant à l' accueil, ils
durent faire face à un fonctionnaire en train de travailler ( c'
est-à-dire à se livrer à une énième petite
sieste les jambes posées sur le bureau et un journal posé
sur la tête cachant tant bien que mal sa mine ronflante ) .
-Nous...nous voulons parler à la gardienne du harem elfe...pardon,
de la chambre des prêtresses du clergé, c' est une affaire
de la plus haute importance ! bredouilla Farf .
-Mmmmmmmmmmmh...t'endez deux secondes je vais voir ce qu' on
peut faire, fit le réceptionniste en sortant de sa torpeur .
Et, appuyant sur un peiti bouton rouge, il envoya un signal
...
Dans une autre salle située un étage au-dessus
( le local de la surveillance vidéo pour ne rien vous cacher ),
le personnel semblait un chuoia plus alerte qu' à la réception
. Recevant le fameux signal, ils purent voir sur un moniteur le visage
des trois visiteurs . Ceux d' Ori et de Farf attirèrent plus
particulièrement leur attention :
-Ah non, pas encore eux ! Fit le plus vieux, visiblement chef
de l' équipe de surveillance .
-Qu' est-ce qu' on fait, chef ? demanda un autre plus jeune,
vraisemblablement un stagiaire .
-Sont lourds ceux-là ! Ca fait cinq fois rien que depuis
ce matin !
-Qui sont-ils ?
-Des petits pervers qui n' arrêtent pas de s' en prendre
au harem du clergé . Faudrait que la police les enferme, j' ai
même pas eu le temps de faire ma sieste avant la pause !
-Mais vous faites comment pour les reconnaitre à chaque
fois ? ce sont des as du déguisement !
-Ah ah, on appelle ça l' expérience, petit ! La
dernière fois, ils étaient venue en livreurs de pizzas
avec soit-disant deux Reginas et une Napoleone à trois des elfes
hébergées au harem .
-Et elles n' ont pas le droit à la nourriture, c' est
ça ?
-Si si, mais là il n' y avait pas de moquette dans la
recette !
-Ah...
-Bon, assez parlé . Regarde comment on se débarasse
proprement des intrus, le nouveau. Ca enrichirera ton expérience
professionnelle !
Et il envoya un signal en direction de la réception .
La population rôdant dans ce quartier de Chouchou-city
à cette heure-ci put alors voir partir de l' entrée du
temple trois fusées colorées décrivant une trajectoire
parabolique . Finissant leur course dans trois poubelles ouvertes, elles
prirent alors l' apparence de trois paires de fesses sur lesquelles étaient
nettement imprimées la trace d' une semelle de bottine de type
Doc Martens .
-Ca vient de moi ou le plan a encore foiré ? Fit la voix
de Farf sortant d' une des poubelles .
-Je veux garder un esprit qui peut se changer en oiseau et contempler
le monde d'en haut...Je ne perdrai pas face à la réalité
de tous les jours...marmonna la voix de Calimsha .
-Tiens à propos de monde, z' êtes au courant de
ce qui se pase au gouvernement en ce moment ? lança Ori pour changer
de sujet . Ils ont tous pété les plombs ! Entre CCB qui
prépare une guerre, le troll qui a saccagé les vaisseaux
Amphioxus, Milvus qui traite avec n' importe qui pour vendre sa moquette
...
-Ouaip, c' est à croire qu' ils ont tous sombré
dans le côté obscur de la connerie, remarqua Calimsha en
débarassant les détritus restés accrochés
à sa chevelure .
-D' ailleurs, ça fait un moment qu' on a plus vu Tapadamis,
nota Farf .
A peine ces derniers mots furent-ils prononcés que régna
dans le quartier une curieuse atmosphère . Non pas que quelque
chose avait changé, en fait même rien du tout mais...il
n' y avait tout simplement plus personne . Les passants habituels se promenant
sans but dans les environs avaient tous sans exception disparu , à
tel point que nos trois chouchoulandais avaient carrément l' impression
d' être seuls au monde . Ce qui s' estompa assez facilement , Ori
les rappelant à leur principal sujet de préoccupation :
-Bon ben on essaye le plan F .
-Vu ce qu' ont donnés les plans A B C D E ...soupira
Farf .
Et après une nouvelle séance de briefing, l' improbable
trio retenta son entrée avec un nouveau plan tordu en tête
qui avait toutes les chances de se terminer encore par un échec
. Ils s' avancèrent, ouvrirent la porte à deux battants
et, les pensées complètement occupées par des images
qu' on ne décrira pas ici, ils la laissèrent se refermer
derrière eux .
A leur immense surprise, ils ne tombèrent plus sur le
même décor que les autres fois . En fait, ils s' arrêtèrent
à un endroit qu' ils n' avaient jamais vu auparavant : devant
eux s' étendait un désert de sable plat semblant se prolonger
à l' infini, des cactus étant plantés de façon
rigoureusement alignés et selon un espacement d' une saisissante
uniformité . Derrière eux, la porte avait disparue . Complètement
perdus dans cet endroit irréel, nos trois chouchoulandais s'
apprêtaient à aller dans une direction au hasard quand
ils virent arriver vers eux un bus aux couleurs bariolées . Sur
la plaquette d' immatriculation, on pouvait lire en toutes lettres
le nom Priscilla . S' arrêtant devant eux en se présentant
de côté, le véhicule laissa la porte de devant s'
ouvrir : en sortit un personnage des plus étranges, d' orgine
apparemment elfique et vêtu d' un uniforme de technicien de surface
de la mairie de Paris, tout en vert avec dans le dos un balai en plastique
. Ori, se sentant menacé comme le reste du groupe et ne comp^renant
plus rien à ce qui se passait, prit la parole :
-Bon, OK, vous nous avez encore démasqués . Vous
êtes venu pour protéger le harem elfe du temple vous aussi
? Allez-y on est prêt pour la punition mais évitez d' y
aller trop fort cette fois svp, on n' arrive plus à s'asseoir !
Fit-il en montrant le postérieur en s' imaginant recevoir le même
traitement que les fois précédentes .
-Puis bon, promis on vous emêtera plus mais par pitié
arrêtez le coup du désert surréaliste, ça
fait carrément flipper ! Enchaina farf en se mettant dans la même
position .
-Vous avez raison sur un point, messsssieurs Farf et Ori, répondit
l' étrange individu . Vous aurez effectivement droit à
une punition...
*
*
*
Quelque part, dans une sorte de local sec mais sale, un homme
seul était assis . A côté, la présence de
son fidèle balai nonchalamment étalé indiquait
clairement qu' il s' agissait de Tapadamis ( qui évidemment n'
était pour le coup ni à bord de l' USS Lellig pour y faire
le ménage ni au Géofront pour la séance d' entrainement
. Et si cette absence allait forcément finir par provoquer quelques
remous et si, en temps normal, la perspective de sanctions sévères
lui faisait toujours peur, en ce moment, il s' en moquait éperdument
. Son air neurasthénique habituel avait même laissé
place à une mine réjouie, un sourire sincère mais
malsain et un regard brillant d' une étrange lueur . Face à
lui, un ordinateur dont le moniteur montrait en guise d' image des symboles
verts sur fond noir qui défilaient verticalement , dessinant
des trainées fluorescentes rigoureusement parallèles .
-Oh, Marcie ! Aujourd' hui est un grand jour ! Un à un
tous les constituants du pouvoir chouchoulandais vont sombrer dans
le côté obscur de la connerie, rejoignant les quelques
citoyens déjà venus repeupler la terre de mes ancêtres
et privant ce pays maudit de tout ordre établi ! Non seulement
tu as survécue, mais tu m' as retrouvée, rendu mes pouvoirs
et vient de surcroit m' apporter ce pour quoi j' avais travaillé
depuis si longtemps : mon rêve ! Je vais enfin gagner
! Que pourrait-il m' arriver de mieux ?
Mais sa joie et son délire monomaniaque furent sèchement
interrompus :sans qu' il soit possible pour qui que ce soit d' autre
de remarquer quelque chose de différent par rapport au reste de
l' image, le povgars fut attiré par un détail sur le moniteur
.
-Ark . Un bin's au quartier du temple . Et merde ! Faut toujours
qu' ils réussissent à me casser le coup, ceux-là
! Fit-il en proie à la rage .
Puis, se détendant finalement, il conclut :
-Qu' importe . Je l' ai déjà envoyé sur
place . Ca sera réglé sans problèmes mais je n'
aime pas être interrompu ...
Sans doute ignorait-il que le cours des choses était
déjà en train de changer...
*
*
*
Une autre souffrait également de ce temps de paix : en effet, puisqu'
il n' y avait aucune menace à écarter, Yagami et son bâtiment
de guerre étaient devenue d' une rigouruese inutilité . Sans
emploi et sans domicile, elle s' est vue offerte la citoyenneté
Chouchoulandaise ainsi qu'une petite indemnité, toutefois insuffisante
pour lui permettre de vivre durablement sans travailler . Aussi était-elle
revenue à ses premières amours, qui au fond lui avaient tout
de même manqué : le combat de rue . Or, Chouchou-city est
une grande cité, et dans toute grande cité qui se repecte
il y a au moins un quartier mal famé et comme dans tout quartier mal
famé il y a forcément des activités clandestines,
et parmi ces activités clandestines, il y en a bien une qui ressemble
à de la baston avec paris , primes pour le gagnant et tutti quanti
. Et, ce qui est assez rare pour être signalé, la ville de
Chouchou-city rentrait pour une fois dans la norme . L' organisation
d' un tournoi de King of Fighters ne pouvait échapper à cette
ancienne habituée des rings improvisés dans des chantiers
désaffectés ou des gymnases abandonnés avec leurs
vestiaires tapissés des pages arrachées de Playboy magazine
ou de Hulster ( à moins que ce ne soient les toilettes de Jussieu
...) . Pourtant, elle dut admettre qu' elle avait bien eu de la chance cette
année . En effet, le tournoi a failli ne pas avoir eu lieu : les
intermittents du spectale officieux avaient décidé de faire
grève et gênaient les préparatifs . Heureusement, suite
à des discussions entre les syndicalistes et les combattants-participants
, ces derniers ont su trouver des arguments suffisamment...percutants pour
les convaincre de se remettre au travail .
Isolée dans une pièce faisant office de vestiaire
improvisé, Yagami se préparait à son premier combat
depuis la reprise . Elle avait de temps en temps l' impression de vivre
dans un rêve dont elle ne s' éveillait jamais et ce rêve
pouvait virer au cauchemar mais cette sensation bizarre disparaissait
à chaque fois que sonnait le gong et qu' elle pensait à
ce qu' elle pourrait bien faire subir à son adversaire . Le signal
retentit . Se levant lentement et venant sur le ringd' un pas décidé,
elle se tenait l' arrière du cou et, dodelinant de la tête,
le faisait craquer dans d' effroyables crissements métalliques
. Toute de cuir vêtue, les cheveux coiffés en banane et
teintés en rouge sang, les petites griffes acérées,
elle était prête à laminer son adversaire, un espèce
de blond décoloré avec une casquette rouge . Sous les vivas
de la foule en délire, le gong retentit à peine que l'
affrontement , venant tout juste de commencer, était déjà
à la limite du descriptible . S' envoyant des projectiles énergétiques
dans tous les sens suivis de coups de pied circulaires et sautant de part
en part, les deux guerriers ne se faisaient aucun cadeau et immédiatement,
le sol se recouvrit des projections de filets de sang et de bave partant
dans toutes les directions , parfois accompagnés de fragments dentaires
. Dans une furie dévastatrice, Yagami cloua son adversaire au sol
et, le regard démoniaque, commença à lui mordre le
visage comme pour le manger . Mais alors qu' ell était sur le point
de s' attaquer au sommet du crâne, une sonnerie stridente retentit
:
-Ah non, on avait dit pas de téléphones portables
pendant la baston ! Fit la victime avec une voix à la Daffy
Duck ( mais avec un nez arraché, c' est un peu difficile de parler
autrement ) .
-Mais, euh ! Il est éteint mon portable ! je l' ai coupé
juste avant de venir !!!
Mais l' homme à la casquette rouge lui prit le portable
de sa poche et le tendit à son oreille pour lui prouver que c'
était bien le sien qui sonnait, en dépit du fait que,
en vérité, il était bel et bein éteint .
Interloquée, yagami répondit :
-Euh...allô ?
-Yagami ? Ouf je vous appelle juste à temps ! Abandonnez
votre combat tout de suite et tirez-vous ! Votre vie est en jeu ! Fit
une voix familière .
-Amiral Milvus ? Mais enfin, bien sûr qu' elle l' est,
c' est pas nouveau ! C' est toujours comme ça pendant chaque
match !!!
-Ca n' a rien à voir avec ça . Regardez donc autour
de vous...
-Je vois rien de bizarre...sauf peut-êre les deux types
en balayeur au fond ...
En effet, après un regard circulaire, elle porta son
attention sur ces deux individus totalement vides d' expression . Dehors,
parmi les voitus banales s' étaient progressivement glissés
des camions poubelles et des motos-crottes . Le nombre de techniciens
de surface ne finissait plus de croitre .
-Merde, ils sont déjà là !
-Mais qui ça, "ils" ???
-Les Agents . Ils savent que vous savez . Votre seul espoir
pour en sortir est de suivre à la lettre mes instructions .
-Agents ? Savoir quoi ? Mais c' est quoi ce bordel ???
-Pas le temps d' expliquer . Quittez immédiatement le
ring et allez à la sortie est . Ori et Farf vous y attendent pour
vous ammener en lieu sûr .
-Mais merde, et mon combat, mon titre ????
mais il était inutile de protester : Milvus avait déjà
raccroché .
Yagami mourrait d' envie d' achever sa proie devant un public
avide de gore et de reality show mais d' un autre côté,
ces balayeurs à la face véritablement dénuée
de toute expression de sentiment et marchant d' un pas un peu trop régulier
lui paraissaient franchement bizarres et finalement, elle se résigna
à obéir .
Se frayant tant bien que mal un chemin dans la foule en délire
lui demandant des autographes sur les T-Shirt, d' embrasser leur nouveau
né ou évitant les mains de fous furieux tentant de lui
arracher un cheveu ou un morceau de vêtement pour en faire de
saintes reliques dans un sanctuaire improvisé éclairé
avec des cierges piquées au temple Aphraellite le plus proche,
elle atteignit péniblement sa destination . Là, deux individus
avec des manteaux de cuir trainant jusqu' au sol et et des lunettes
noires l' attrapèrent vigoureusement par le collet .
-Ah non, pas encore des fans !!! Dégagez ou c' est moi
qui prélève votre rein gauche pour en faire une relique
! Fit la queen of fighteuses en montrant les dents .
-Mais non, c' est nous ! firent les deux individus en soulevant
leurs lunettes .
-Ori ? Farf ? Mais c' est quoi ce déguisement ? Et c'
est quoi ce délire ????
-Promis on t' expliquera tout ma Yaganou ! Mais là on
a vraiment pas le temps !!! Fit Ori paniqué .
-Grouillez, ils nous rattrapent ! Fit Farf en pointant du doigt
les balayeurs qui se frayaient un chemin dans la foule en leur direction
.
La fine équipe partit alors ventre à terre vers
la sortie .Farf sortit son portable, qui sonna presque immédiatement
.
-Allo ?
-C' est Teg . Il y a une cabine téléphonique libre
au croisement de la rue Chouchou des bois et de l' avenue de la gerbille
grise . Mais soyez-y dans moins d' une heure !
-Quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ????? Mais ça va pas non ? C'
est à l' autre bout de la ville ! On n' y arrivera jamais !
-May the épices be with you, comme on dit ...conclut
le bashar avant de raccrocher .
-A pied on n' a aucune chance mais on peut se démerder
autrement...fit Ori avec visiblement une idée derrière
la tête .
Et sitôt dit, ce dernier sortit sa panoplie de la parfaite
elfettequ' il utilisait habituellement pour ses missions d' infiltration
dans les harems et, cachant ses deux compagnons, commença à
faire du stop en se montrant sous son meilleur angle . Presque immédiatement
, un énorme camion de chantier transportant une grue à l'
arrières' arrêta violemment à sa hauteur en faisant
crisser effroyablement les pneus sur l' asphalte . La porte de l' engin
s' ouvrit, laissant voir un conducteur ventripotent dégoulinant
de sueur et qui, à la vue de la pseudo-elfe nympho, ne pouvait contenir
un léger filet de bave partant du coin de sa lèvre .
-Huhuhu, bonjour jolie mam' zelle !
-Salut, mon mignon ! Tu pourrais nous emmener au croisement
de l' avenue de la gerbille grise et de la rue Chouchou des bois
?
-Ah ça, pas de problèmes, mais va falloir être
très gentille ...
-Euh...commença à faire Ori de plus en plus embarrassé
.
Voyant la tournure que prenaient les négociations , Yagami
prit le cammioneur par le marcel et, le soulevant de toutes ses forces,
l' éjecta de la cabine comme un vulgaire sac de patates .
-Regardez comme c' est sympa de sa part ! Il nous prête
carrément son véhicule pour qu' on puisse monter tous
les trois ! fit-elle .
-Vous inquiétez pas, hurla Farf , on vous rendra ce qui
reste dans une heure !
-Héééééééééééé
! une australienne 200 chevaux toute neuve ! revenez bande de ...teuh
euh teuh euh !
La victime ne put pas finir, le mot de la fin ayant été
donné au pot d' échappement qui ne se fit pas prier
pour lui faire parvenir dans la figure les résultats de l' activité
d' un moteur Diesel pour poids lourds .
Le trio de Chouchoulandais , de par son style de conduite ou
par les vociférations particulièrement puissantes d' un
humanoïde surgras et en colère, fut rapidement repéré
par les forces de l' ordre, décidément toujours là
quand on a besoin d' elles .
-Ori, magne ! Ils vont nous rattraper ! Fit Farf de plus en
plus angoissé à mesure que leurs poursuivants les rattrapaient
.
-Je peux pas, j' appuie déjà à fond sur
le champignon ! répondit l' intéressé .
-Vous croyez pas qu' il serait temps de passer la seconde ?
remarqua Yagami en pointant le boitier de vitesse .
-...
Le camion partit alors à une allure un chouia plus rapide,
non sans avoir fait violemment protester le moteur qui ne se remettrerait
peut-être pas de ce dernier mauvais traitement, s'ajoutant à
une longue liste amassée au cours de sa carrière . Notre
trio de cinglés ne tarda pas à remarquer, dans les rétroviseurs,
que à la police s' étaient rajoutés parmi les
poursuivants des camions poublelles et une pleine escouade de motos
crottes .
-Meeeeeeeeerdeuh ! Ils nous ont retrouvés ! Ori, accélère
!
-Je suis réellement au maximum cette fois ! protesta-il
en appuyant sur le champignon qui, à force, ressemblait plutôt
à une omemette forestière .
Yagami regarda par la fenêtre pour mieux apprécier
la distance qui les séparaient de leurs chasseurs . Ce qu' elle
vit acheva de la faire sombrer dans l' incompréhension la plus
totale : un agent ( de police ) voulut les contraindre à se ranger
sur le bas-côté quand il fut pris soudain de violents soubresauts
pour se métamorphoser progressivement en technicien de surface
en uniforme de la mairie de Paris, bref ce que Milvus et les autres appelaient
un agent ( tout court cette fois ) .
-Putain cette fois je veux qu' on m' expliiiiiiiiiiiiiiiique
!!!!
-Farf prend la sulfateuse et rend-toi utile au moins ! lança
Ori enignorant les suppliques de yagami complètement déphasée
.
Le melon bago, armé d' un double barillet un peu vétuste
mais néanmoins à l' efficacité éprouvé
se mit à défendre avec rage le véhicule . Tirant
dans tous les sens, il arrachait les pneus et les portières des
voitures par poignées pendant que les autres tentaient de pousser
le moteur du 15 tonnes à son maximum . Cela ne fut pas suffisant
: un agent encore plus téméraire que les autres, ayant réussi
à agripper le grappin de la grue, avait entamé son escalade
dans le but de parvenir jusqu' à la cabine de pilotage avec des intentions
pas franchement amicales . Voyant cela, le pilote du camion, tournant
le volant comme un forcené, fit ziguzaguer la carlingue, empalant
quelques passants, détruisant des dizaines de voitures familiales
et mettant à mal la profession de chauffeur de taxi . Pendant ce
temps-là, l' agent restait aggrippé à la grue, balancé
à droite à gauche comme un punching-ball et se mangeant des
obstacles aussi divers que palissades de chantiers, murs d' immeubles bon
marché ou vitrines de grands magasins . Il n' y avait plus de poursuivants
pour lui prêter main forte, mais à dire vrai, quand on regardait
derrière, il n' y avait plus grand chose : le décor, entre
les carcasses d' automobiles froissées , les parpaings pulvérisés,
les débris de boutiques torturés donnait une bonne définition
du moit "foutoir" .
Voyant que le balayeur ne s' était tooujours pas détaché
de son support, Ori donna un dernier et brutal coup de volant : le corps
partit alors come un missile sol-sol atomiser l' entrée principale
d'un casino et finit sa course dans une machine à sous . L' engin,
sous le choc, se mit en marche tout seul et, après avoir aligné
trois fraises, crachota une pluie de pièces de 10 Bp sur le cadavre
et son balai en plastique .
Les Chouchoulandais, du moins pour l' instant, étaient
désormais en sécurité et pouvaient rouler plus
serienement à destination .
-Au fait on lui a enlevé son mouchard ?commença
Farf .
-Je savais bien qu' on avait oublié quelque chose ! Supprimons-le
tout de suite, ils ne doivent pas remonter jusqu' à Milvus !!
Et joignant le geste à la parole, il laissa farf prendre
le volant et, à la vitesse de l' éclair, aplatit Yagami
contre le sol . Sa main empoigna fermement son T-Shirt et s' apprêtait
à l' enlever d' un geste ferme, comme il l' avait si souvent fait
avec des elfes femelles . Toutefois, avant de poursuivre davantage, il
reçut deux trois baffes bien senties qui le calmèrent net
:
-Pas de ça, gros pervers ! On doit du respect à
la queen of fighteuses !!! répondit la victime encore allongée
.
-Mais, euh ! F' est pas du tout fe que tu crois ! répondit-il
en se tenant la mâchoire .
-Ben voyons, c' est pire encore ou quoi ??
-C' est vrai, en plus ! On fait ça pour te retirer ton
mouchard !
-Mon quoi ???
Sans expliquer davantage, il prit une sorte de pistolet surmonté
d' un tube eppendorf et, appliquant le canon contre le nombril de Yagami,
il appuya sur la détente . Cette dernière, en proie à
une vive douleur, sentit une énorme aspiration à ce niveau
. Un petit claquement sec annonça la fin de la torture : dans
le récipient prévu se trouvait désormais un copépode,
visiblerment surexcité à l' idée d' être
enfermé et qui, après deux trois tortillements, se changea
progressivement en un appareil en métal .
-Beaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah mais quelle horreur ! J' ai plus qu'
à me faire appeler Ellen Ripley si ça continue comme
ça ! fit la queen of fighteuses avec dégout en tenant
son ventre encore endolori .
-C' est un mouchard, modèle copé-POD . Un
truc que les agents utilisent pour nous tracer . Tu imagines bien qu'
on pouvait pas te laisser voir Milvus dans ces conditions ! lui expliqua
Farf .
-Mouais ...par contre je saurais très bien remettre mon
T-Shirt toute seule ! fit-elle à Ori, ce dernier sursautant comme
un voleur pris la main dans le sac .
Les plaques de la rue Chouchou des bois et de l' avenue de la
gerbille grise côte à côte indiquèrent que
le groupe était enfin arrivé à destination . Une
sonnerie retentit non loin d' eux : c' était la cabine téléphonique
comme mentionnée dans le dernier coup de fil du bashar . Ori et
Farf se dirigèrent pour répondre alors que Yagami, sur l'
avis des deux autres, gravit seule les escaliers d' un immeuble en apparence
désaffecté pour aller enfin rejoindre l' amiral Milvus .
Elle voulut se retourner pour les voir une dernière fois, mais de
nouveau le résultat était pour elle incompréhensible
: les deux chouchoulandais, chacun leur tour, prenaient le combiné
puis disparurent instantanément sans laisser de traces . Un vieux
clochard, qui avait lui aussi assisité à la scène,
regarda sa fidèle bouteille d' un regard nouveau puis, après
mûre réflexion , se résigna non sans mal à
la jeter au loin et à jurer de se rabattre sur le jus d' orange
.
La queen of fighteuses, malgré tout ou plutôt parce
qu' elle espérait enfin des réponses, gravit quatre à
quatre les marches de l' escalier en colimaçon, qui semblait interminable
. Arrivée au dernier étage et à bout de souffle,
elle entra dans la pièce . Milvus était là, ainsi
qu' une poignée d' autres Chouchoulandais : Calimsha avait les
yeux rivés sur un écran d' ordinateur portable, Sojirus était
assis près d' une sorte de miroir et T-Citron surveillait l' entrée
avec l' oeil du chasseur de distributeurs aguerri et en permanence sur le
qui-vive . Tous étaient sans exception vêtus de tenues en cuir
avec manteaux allant jusqu' au sol, ce qui fit que la visiteuse, ayant eu
peur de passer pour un extraterrestre dans sa tenue de combat se sentit
à ce sujet complètement rassurée . L' amiral s' avança
vers elle, tout sourire :
-Enfin vous êtes venue ! Nous sommes tous très
contents de vous revoir, Yagami . fit-il calmement .
-Ben moi aussi, et d' ailleurs j' aimerais qu' on m' explique
deux trois trucs, là !
-Patience, les réponses vont bientôt arriver !
Mais auparavant, je dois absolument savoir si vous me faites toujours
confiance .
-Je dis oui ou il a encore fumé ce matin ? Sussura-t-elle
à l' oreille de T-Citron .
-Non, c' est bon il est à jeun, tu peux y aller ! La
rassura-t-il .
Puis, répondant par l' affirmative, elle le suivit en
direction du miroir tenu par Soso et s'assied sur un fauteuil .
-Lorsque tu auras traversé de l' autre côté
du miroir, telle Alice tu découvriras une autre réalité,
celle qu' on a tenté de te cacher . Je ne peux pas t' en
dire plus car avant tu dois faire un choix . Fit l' amiral, de plus en
plus solennel .
Puis, présentant ses deux poings tenuds face à
elle, il les ouvrit et présenta de chaque côté une
pilule, la première étant rose et l' autre bleue .
-Ton choix, quel qu' il soit, t'appartient et je le respecterais
. Ici deux chemins s' ouvrent à toi . La pilule rose de l' asile
des rastas t' emmenera suivre le lapin blanc jusqu' au pays des merveilles,
et toutes ces questions, petites ou grandes, trouveront une réponse,
même si ce ne sont pas forcément celles espérées
et même elles seront dures à admettre . Prend la pilule
bleue en vodka-moquette et tout ceci n' aura été qu' un
rêve comme les autres et tu te réveilleras dans ton vestiaire,
reprenant ton existence de queen of fighteuses . Choisis .
Elle regarda la pilule rose, puis la bleue et encore la rose,
ne sachant trop quelle attitude adopter . Mais la curiosité,
passablement excitée par les évènements récents,
fut la plus forte : d' un geste ferme, manquant d' arracher deux phalanges
au chef des armées, elle prit la pilule rose et l' avala d' une
traite .
-Tu as fait le bon choix ! Fit Milvus encore plus réjoui
que tout à l' heure . Suis-moi et viens passer de l' autre côté
du miroir .
Docilement, elle se laissa faire, impatiente qu' on lui satisfasse
enfin sa curiosité . Mais contrairement à ce qu' elle
espérait, elle fut juste couverte d' électrodes . Elle
regarda alors le miroir et, sans qu' elle ne s' explique pourquoi, il
lui parut bizarre . Elle le toucha d' un doigt hésitant . Sentant
alors une sensation de froid lui envahir tout le corps, elle regarda ses
membres et constata que ceux-ci, peu à peu, se recouvraient de crême
fraiche avariée . Elle fut alors parcourure de violentes douleurs,
et à voir les mines paniquées des autres Chouchoulandais,
ce n' était pas bon signe .
-Et merde, c' est en train de foirer ! Fit Sojirus en voyant
le spectacle .
-Le rythme cardiaque est beaucoup trop élevée
! Elle va nous clamser entre les doigts ! Poursuivit Calimsa pas plus
rassuré envoyant les graphiques se dessiner sur son moniteur
.
-Trop tard pour revenir en arrière ! Il faut absolument
mener l' opération de réveil à son terme ! Ordonna
Milvus, qui lui aussi perdait son assurance .
Yagami ne fut pas parmi les moins inquiétées,
mais décidément, on n' éclairerait pas sa lanterne
tout de suite . Sentant ses forces s' abandonner, elle se laissa choir
et s' endormit , complètement vannée . Puis ce fut le trou
noir ...
*
*
*
L' endroit ou l' action se passe désormais ne ressemble
pas à un lieu qu' on a l' habitude de fréquenter . Ni
une cité, ni une campagne, le paysage n' en était pas moins
inquiétant et ferait peut-être même passer l' enfer
pour une destination prisée du Club Med . Pour vous représenter
la chose, imaginez un ciel d' orage sans orage, où les uages aux
teines les plus noires masquaient un ciel déjà extrêmement
sombre, dessinant des arabesques qui, sans avoir forcément de
formes précises, vous donnaient froid dans le dos . dans ce paysage
de cauchemar de fous, il n' y avait pas de sol apparent . En revanche,
des tours immenses pululaient, servant de support à de curieux demi-cylindres
aux contours ondulés contenant une substance jaunâtre brunissant
sur le sommet . De tels réservoirs se comptaient par milliers,
donnant une vision d' une saisissante uniformité pour qui aurait
l' idée de regarder en bas .
Un vaisseau s' approcha de l' un de ces étranges pots
.S' arrêtant à une distance savamment calculée,
il sortit un bras métallique effroyablement maigre terminée
par une main aux doigts acérés . UN deuxième membre
artificiel d' un design similaire portait un disque légèrement
creux faisant penser à une assiette et vint le positionner en remplacement
du fond du pot . La main sembla caresser le sommet puis tira d' un coup
sec sur une languette en aluminium . Aussit^t, des bulles d' air d' abord
petites puis de plus en plus grosses se glissèrent entre la substance
jaunâtre et la paroi du pot . L' ensemble, visiblement de type
gélatineux, se mit à légèrement descendre
et atterrit dans le plat métallique soutenu par l' autre membre .
Ce dernier se rétracta alors en direction du vaisseau qui n' était
autre que l' USS Lellig . A l' intérieur, les Chouchoulandais
s' étaient regroupés vers les hublots pour admirer le spectacle
. Au fur et à mesure que la gélatine avançait vers
eux, ils purent voir de plus en plus nettement la forme d' une jeune femme
nue emprisonnée à l' intérieur se débattant
de toutes ses forces, certains regrettant qu' elle ne se soit pas davantage
libérée et humectant le sol de longs filets de bave . Arrivée
à bon port, la prisonnière ( qui n' était autre que
Yagami comme vous vous serez douté ) crachota de manière
répugnante pour se débarrasser de l' afreuses substance qui
lui empêchait également de respirer . Visiblement très
fatiguée, elle ouvrit les yeux et dévisagea les autres Chouchoulandais
un à un . Milvus s' approcha, vêtu d' habits nettement plus
grossiers que l' autre fois mais cette fois nettement plus rassuré
et rassurant :
-Bienvenue dans le monde réel .
Et elle s' endormit .
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH
!!!!!!!!!!!!
-Mais d' où vient ce cri inhumain ??? demanda Calimsha
après avoir violemment sursauté .
-C' est Yagami . Je crois qu' elle est réveillée
et qu' on est en train de tout lui expliquer, répondit nonchalamment
THL .
Et en effet, l' équipage put voir Yagami les rejoindre
à la passerelle avec une énergie débordante .
Parlant d' une voix forte, elle pointa un doigt rageur en direction
de ce dont on venait de la libérer .
-Un pot de Flamby ! J' ai passé ma vie enfermée
dans un pot de Flamby !!!! Affroooooooooooooooooooooooooooont !!!!!!!!!!!!
-Du calme, on est tous passé par là , hélas
! Répondit Ori .
-Sommes toutes sa libération s' est bien passée,
fit Farf .
-Ouaip . En fait là où ça a été
compliqué ce fut pendant la libération de Tuor et Hébus
.
-Ah tiens il s' est passé quoi ? demanda Yagami intéressée
.
-Rien d' anormal, sauf que on a fait l' erreur de les libérer
en même temps . A peine étaient-ils libérés
du flan au caramel que, sans même se reposer pour reprendre des
forces, ils se se mis à se taper dessus !! informa T-Citron
.
-Et quelle en est la raison ?
-Je sais pas . Une histoire de cassette vidéo et de vaisseaux,
on n' a rien capté . Avec eux, c' est de pire en pire !
Ces bavardages furent finalement interrompus par l' arrivée
de Milvus, venant de la chambre où s' était reposée
Yagami un peu plus tôt . Se raclant la gorge et veillant à
ce que tout le monde ( y compris le couple présidentiel ) soit présent
( et que Tuor et Hébus soient assis diamétralement opposés
avec entre eux une barrière de sécurité ) il se
prépara à prendre la parole, avec des choses encore une
fois importantes à dire .
- Messieurs-dames, je serais bref car on n'a hélas que
très peu de temps devant nous et que le danger peut venir de
n' importe où n' importe quand . Comme vous avez pu le remarquer,
vous êtes ici car tout ce que vous avez vécu dernièrement
( sans qu' on puisse encore déterminer avec précision combien
de temps cela a pu durer ) a été à votre insu programmé,
manipulé , bref, totalement virtuel . Vous avez été
déconnecté de la réalité et celui qui en
est responsable n' a pas les intentions les plus pures !
-Mais justement, c' est à cause de qui tout ce bazar
?? demanda le président .
-Ca n' a pas été très dur à déterminer
. Les agents balayeurs, les pôts de Flamby...aussi inconcevable
que cela puisse paraître, c' est un coup de Tapadamis ! Répondit-il
. Et, de plus, il était toujours absent à l' entrainement
et à l' entretien ...
-Mais dans quel but ? Même au plus fort de sa puissance,
son but était de nous anéantir, pas de jouer avec nous
au bocal à poissons rouges ! renchérit Chen Li
-Il ne se contentait pas de nous épier dans notre vie
quotidienne . Il nous manipulait à notre insu . Soit en provoquant
des évènements extérieurs montés de toute
pièce soit en intervenant directement dans nos schémas
de pensée, il nous poussait tous vers une même destinée
: sombrer irrémédiablement du côté obscur
de la connerie !
-Et dès lors, il pouvait regonfler sa population povgarslandaise
à notre insu et saper les éléments clés
du pouvoir ! Conclut Calimsha .
-Mais on peut pas faire ça n' importe comment : qu' est-ce
qui lui a permis d' arriver aussi loin dans son plan ? demanda Ori
.
-Vous avez vu de vous même bien des évènements
bizarres, mais ce détail reste sans aucun doute le plus surprenant
de tous...commença Milvus avec l' air de celui qui se prépare
à estomaquer son auditoire . Après avoir grossièrement
réorganisé les services du Marsu Noir on a enquêté
là-dessus et là préparez-vous à...
-ACCOUCHE !!! Fit la voix de la première dame qui
avait horreur des surprises .
-Ok ok...Cet outil c' est Marcie Ross !!!
-...
Un silence pesant régna dans la salle . La stupeur et
l' angoisse étaient nettement perceptibles dans le public, même
chez Hébus et Tuor qui pour le coup avaient cessé de se
jeter des regard haineux .
-Mais, euh...c' est pas possible ! Elle est morte ! Tout le
monde a vu son cadavre ! Ils ont encore forcé sur les champignons
hallucinogènes vos gusses ! Fit la Présidente .
-Non non, on a tout vérifié . Mais il faut dire
que ce n' est pas la Marcie Ross que vous avez connue, plutôt
une partie d' elle-même . On ne sait pas encore comment cela s'
est passé mais son esprit a survécu sous la forme d' un
programme informatique extrêmement évolué et doué
de conscience que visiblement, Tapadamis maitrîse à merveille
.
-Ben dans ce cas c' est pas dur : on le cherche et on lui colle
une bonne machine à café dans les parties ! Fit T-Citron
avec sa sincérité habituelle .
-Si c' était aussi facile...le problème est qu'
on n' a aucune idée d' où il est, ni virtuellement, ni
dans la réalité ! Autrement on ne se serait pas crevé
à mener ces opérations de sauvetage ...fit Milvus . Et puis
il y a ceci .
Appuyant sur un bouton de la console de commande, il fit passer
une série de données sur un écran géant
.
-Il y a ces balayeurs que vous avez certainement déjà
rencontré . Ce sont des sortes de gardiens du temple, spécialement
programmés pour battre quasiment à coups sûrs n'
importe quel Chouchoulandais . On peut les considérer comme invincibles
!
Hébus, qui semblait intéressé, pointa l'
un d' entre eux en particulier .
-Invincible, ça ? Mais c' est juste un elfe !!!
-Tain c' est pas vrai , t'as rien compris ou quoi ?? Il a l'
air d' un elfe mais CE N' EST PAS un elfe ! c' est même pas
vivant c' est un PROGRAMME !!!! Fit Tuor avec virulence .
-On s' en fout ! Programmé ou pas, un elfe est un elfe
et il finira farci aux pommes comme tout le monde !!!
-Blaireau !
-Crétin !
-MAIS VOUS ALLEZ VOUS AIMER LES UNS LES AUTRES BORDEL ?????
Fit Farf en destination des deux forcenés .
Après cette dernière volée de bois vert
et quelques dernières discussions , tout l' équipage de
Chouchoulandais était désormais suffisamment informé
sur l' état des lieux et sur leur objectif principal : retrouver
tapadamis et le mettre hors d' état de nuire . Chacun fut savamment
dispatché à une tâche particulière quand Milvus,
pris d' un affreux doute, reconvoqua l' ensemble de l' équipage
.
-Désolé de vous interrompre, mais je voudrais
vérifier que tout le monde est bien présent...
-Facile il n' y a qu' à se compter ! Fit Ori
-Un...commencça T-Citron
-Deux...enchaina Farf
-Quinze...termina Tsunami .
-Euh...on est pas seize normalement ? Demanda Chouchouboy
Silence dans la salle . Les membres de l' équipage se
dévisagèrent l' un après l' autre pour voir lequel
avait ainsi manqué à l' appel . Tous après avoir
réalisé de qu il s' agissait, s' exclamèrent en choeur
:
-BIBI !
*
*
*
Comme désormais de nombreux soirs selon un rituel immuable
et dont la fin était invariablement interdite aux mineurs ( sauf
si elles sont du sexe féminin et cordialement invitées à
participer ), Bibi était allé voir son sinistre refourgeur
de " bons" plans préférés, Yoda le sadique . Mais
pour le coup, ce ne serait pas lui directement qui se chargerait de l'
occuper ; la nouvelle localisation de Chouchou-city avait fait de sa boutique
un véritable centre intergalactique à la renommée
véritablement cosmique et il n' avait plus le temps de bichonner
son client préféré . Cependant, le développement
de son commerce avait donné naissance à des succursales et,
ne connaissant que trop bien ses goûts, lui recommanda un tout nouveau
cabaret avec, disait-il, un remarquable suivi personnalisé du consommateur
( ou con sot mateur, plutôt ) :
-Y entrer rapidement tu dois ! Que tu viens de ma part tu diras
et un moment d' antholgie du côté obscur du bibimorphisme
tu passeras ! Assurait la vile créature . L' éclat malsain
de son oeil torve couleur de yahourt avarié permit à Bibi
de juger de la valeur du conseil , et le verdict fut qu' un aller simple
en direction de l' établissement à la vitesse de 160 Km/h
minimum était le choix le plus raisonnable à faire .
Le nom de ce cabaret de rêves était Les contes
de fesses et ce soir, on avait droit à un numéro
spécial intitulé Le petit chaperon rouge .
Avec cette petite quantité d' information et l' imagination faisant
le reste, Bibi essayait à peine de maintenir un semblant de tenue
et déjà les regards interrogateurs en sa direction se multipliaient
. S' asseyant à une table, il se commanda un cocktail " Mal aux
touffes " ( l' idéal pour passer une soirée explosive, assurait
la carte ), et, de plus en plus lubrique, attendait le début de
la représentation :
-Huhuhu, viens me voir belle enfant que je joue le grand méchant
loup ! Fit-il la ave aux lèvres .
Le silence se fit dans la salle . Le rideau se leva progressivement
et une jeune et superbe créature rousse apparut sur la scène,
vêtue comme promis d' un chaperon rouge . dans ce qui ressemblait
à un numéro de strip-tease, elle commença son effeuillage
d' un air lascif sur une musique des plus significatives . Mais alors
que l' attention du public était à son comble, le Chouchoulandais,
qui la trouvait décidément très à son goût,
fonça en sa direction telle une fusée et faucha la belle
danseuse pour l' ammener dans un recoin plus à l' écart
( et un peu moins romantique aussi, à moins que le local à
ordures vous inspire plus que les pétales de cerisiers ), d ' où
on entendait à peine les clameurs d' un public en colère
qu' on lui sabote ainsi le numéro le plus attendu du mois .
-Ahem...Dites voir, charmante enfant, plutôt que d' user
votre vie dans ce cloaque infâme que diriez-vous d' être
dans l' entourage ( très ) rapproché d' un homme politique
influent dans le gouvernement Chouchoulandais ? Dit-il avec un sourire
qui se voulait séduisant .
-Euh, ben...C' est intéressant comme proposition
mais...commença-t-elle d' un air gêné . Mais
je dois rendre visite régulièrement à ma grand-mère
: elle est agée et a beaucoup besoin de moi ! Ce travail au moins
me le permettait !
-Bah on s' en fout de la vioque ! lâcha-t-il malgré
lui . Oh...euh non je voulais dire...l' emploi du temps des fonctionnaire
est très souple et cela serait même plus pratique pour vous
dans votre situation actuelle...on a peu d' exigence ( encore que j' aime
assez les vêtements en cuir ) ...
-Eh bien, après avoir considéré votre proposition,
ma réponse est...NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON
!!!!!!!!!!!
Et, sur ce dernier cri bestial, elle assomait " l' homme politiqe
influent " à coups de sac à main pour le laisser KO dans
le tas d' ordures . La voyant fuir à bord d' un taxi, Bibi s'
exclama :
-Et f' est fa le fuivi du confommateur ???
Néanmoins, la perspective d' une petite chasse à
la pépé dans Chouchou-city by night n' était pas
pour lui déplaire et il n' en était que encore plus excité
. Reprenant en vitesse sa voiture et faisant crisser effroyablement
les pneux contre le bitume, il partit vers le bâtiment vers le
quel semblait se diriger sa proie, plus histérique que jamais .
Entrant l' air ahuri et vicelard dans le hall d' accueil du building et
provoquant la panique générale parmi les habitants effrayés
par un sorte de diable de tasmanie humain, il vit une silhouette s' enfoncer
dans l' ascenseur et, le manquant de peu, décida de prendre les
escaliers pour choper sa cible à l' étage . Renversant un
jeune couple et provoquant un malaise cardiaque chez une vielle mémé
( qui après réanimation, a affirmé mordicus qu'
elle a vu de ses yeux le ketzcalipotcla, démon aztèque
en forme de crapaud à fourrure brune ), Bibi regardait compulsivement
le panneau lumineux à chaque étape dans l' espoir, toujours
déçu, que l' élévateur s' arrêterait
enfin . Avec sa chance habituelle, en effet, l' ascenseur s' arrêta
au dernier étage . Néanmoins, il eut le temps de voir le
petit chaperon rouge se réfugier dans un des apparetments et, se
dirigeant vers le refuge, ouvrit grand la porte et rentra en poussant le
cri de fauve du lion MGM signalant le début du film . Mais il dut
rapidement déchanter :
-Oooooooooooooh ! Enfin un homme, un vrai ! Yahooooo ! Fit une
fringante octogénaire qui paraissait en pleine forme malgré
son âge .
-C' était prévu au programme qu' en suivant le petit
chaperon rouge je me tape Mère Grand ? Fit-il un peu méfiant
.
-Huhuhu ! Aucune pateince ces jeunes ! Mais pourquoi es-tu donc
si pressé ? Fit-elle en fonçant vers la porte .
La fermant à toute vitesse pour empêcher une fuite
précipitée de son nouveau compagnon d' un soir, la vieille
dame prit alors une série de poses lascives qui, à n' en
pas douter, étaient autant d' invitations .
Non pas que Bibi ne fasse pas preuve d' ouverture d' esprit ( sa
capacité d' adaptation pour certaines pratiques ne finissait
pas de surprendre ses concitoyens ) mais là, c ' était
vraiment trop lui en demander . Face à cette vision d' abomination,
toute envie lui était coupée nette et il n' avait désormais
plus qu' une seule idée en tête : s' enfuir d' ici au plus
vite . Courant dans tous les sens dans l' appartement, il vit enfin le
symbole d' espoir, c 'est-à-dire une porte pointée d' une
flèche clignotant sur un panneau lumineux avec la mention "sortie"
. Reprenant son air des grands jours , il ouvrit brutalement celle-ci, manquant
d' arracher la poignée et fonça sans regarder où il
allait . Il réalisa alors qu' il n' y avait pas de sol sous ses
pieds et, suspendu dans le vide, fit demi-tour in extremis et referma la
porte vigoureusement, trop heureux d' avoir échappé de peu
à une chute vertigineuse de 45 étages . Le panneau lumineux,
toujours clignotant, avait la flèche qui désormais pointait
notre pauvre chouchoulandais en portant la mention "crétin" .
Et son cauchemar ne faisait que commencer . En effet, à
peine remis de ses émotions, il entendit frapper à la
porte qu' il venait de refermer à l' instant ( sisi, la même
! ) . Intrigué, il daigan ouvrir :
-Surprise !!!!!!! Fit la grand-mère .
-Euh, mais...Enfin, voyons, Mère-Grand, vous devriez vous
calmer...pensez un peu à votre âge...et puis que diaient
vos petits enfants si...
-Honhonhonhonhonhon !
-Et merde, pourquoi ça n' arrive pas aux autres ce genre
de conneries ? conclut-il en s' enfuyant ventre à terre .
Et ce fut ainsi que la course poursuite reprit de plus belle .
Bibi, ayant semé temporairement son admiratrice, vit de
nouveau une porte et , l' ouvrant, tenta de se réfugier dans la
salle derrière . Au lieu de cela, pris dans son élan, il
ne vit pas à temps le mur de briques qui en fait était
derrière et s' y aplatit de tout son long . d' abord sonné
par le choc, il retrouva ses esprits et vit qu' il y avait également
une pancarte clouée dessus avec le message suivant :
" t' imaginais ça, vieux ? PAS DE PORTE !"
Entendant les cris de la vieille folle furieuse se rapprocher, il
n' eut guère le temps de méditer davantage là-dessus
et se remit à courir aussi vite qu' il put . La grand-mère
ne tarda pas à le perdre de nouveau : dépitée, elle
se mit à le chercher en regardant dans toutes les directions , appelant
régulièrement " son loulou" de vive voix . Elle fit cependant
l' erreur de rester planté devant une grande fenêtre donnant
une vue d' ensemble de la ville et Bibi ne laissa pas passer là
l' occasion de mettre enfin un terme à cet enfer et de s' en sortir
sans trop de dommages corporels ou autres traumatismes . Soulevant avec rage
une chaise en bois et prenant la position du taureau prêt à
foncer dans la muleta rose du torero ( et à envoyer cet imbécile
dans son habit rose sur Pluton ), il fonça sur la vieille peau tête
et pieds de chaise les premiers . Ne voyant le bolide que trop tard, cette
dernière prit le meuble de plein fouet et, expulsée violemment
à travers la fenêtre, entama une chute vertigineuse synonyme
pour notre pauvre chouchoulandais de libération . Reprenant tranquillement
son souffle, celui-ci se dirigea vers où il était entré
d' un air triomphateur . En ouvrant la porte, une denière déception
l' attendait :
-DEVINE QUI C' EST ???
-Aaaaaaaargh ! Pitié,c' est bon je me rend, mémé,
mais faisons ça vite et abrégez mes souffrances ! Fit-il
dans le désespoir le plus profond , pouvant à peine s' empêcher
de pleurer .
Il sentit alors les bras ridés l' enlacer vigoureusement,
lui donnant l' impression d' être frotté par deux gigantesques
spontex .Les deux bras remontèrent de la taille vers le cou tout
en se resserrant de plus en plus . A tel point qu' il eut la curieuse
impression d' être étranglé petit à petit
. En tant que nouvelle forme de sévice cela n' était pas
pour lui déplaire, mais il aarivait même plus à respirer
et tenta finalement de se libérer de cette étreinte, conscient
qu' il allait finir par y laisser sa peau . Dans un dernier râle,
il allait tenter de supplier sa partenaire âgée d' y aller
plus doucement, mais en la regardant, il eut droit à une surprise
de taille : la sémillante octogénaire à la libido
suractivée avait laissé place à un technicien de surface
en uniformevert de la mairie de Paris, le regard masqué par des
lunettes noires et un balai en plastique solidement attaché dans
le dos . Des oreilles légèrement pointues trahissaient une
origine elfique . Sans desserrer les dents et dans un sifflement quasi
reptilien, ce dernier lâcha :
-Monsssssssieur ze first ...
En cet instant précis, s' il s' était quasiment persuadé
que sa triste carrière allait prendre fin ici, il y a bien une
chose dont le chouchoulandais était encore plus convaincu : il
n' y comprenait décidément rien à rien . Et la suite
des évènements n' allait pas davantage l' éclairer
. Défonçant un pan de mur d' un violent coup de pied à
la Jean-Claude Van Damme, un commando de Chouchoulandais composé
de Milvus, Ori, Farf, T-Citron et Sojirus arriva sur la place pour le
sauver . Le balayeur, ravi de s' exercer à une petite baston, lâcha
sa prise et s' apprêta à faire barrage .
-Ark, c' était vraiment limite sur ce coup-là . Encore
trois secondes neuf dixièmes et il passait à trépas,
fit Milvus d' une voix neutre en regardant sa montre .
-Ravi de vous revoir les mecs ! Mais pourquoi vous êtes tous
habillés en cuir avec des manteaux longs et des lunettes noires
? Ca fait heavy metal ! Demanda Bibi
-On n' y peut rien, c' est Calimsha qui s' est occupé de la
programmation des vêtements ! Lâcha farf dépité
.
-De toutes façons, on a pas le temps de discuter le coup .
Les autres agents vont arriver d' une minute à l' autre, poursuiva
Ori .
-Programmation ? Agents ? Mais c' est quoi ce bordel ???? fit Bibi,
l' air plus ahuri que jamais .
-Marrant ça, ils réagissent tous de la même façon...pensa
Milvus .
-Minute . Aucun de vous ne sortira vivant d' ici ! Rappela le balayeur
.
-Mais c' est encore l' elfe ! Qui t' es toi pour nous casser les
burnes de cette façon ? Demanda T-Citron en commençant par
l' empoigner par le col et lui soufflant au visage une haleine parfumée
à la décoction de thé aux agrumes .
-Agent Elrond ! répondit l' intéressé .
-Bah pour moi vous êtes tous les mêmes ! Eructa Sojirus
mouurant d' envie de le massacrer .
-Laissez tomber . Emmenez plutôt Bibi en salle de réveil,
je me charge de le retenir lui et sa clique, ordonna Milvus décidé
.
-Euuuuuuuh...c' est pas que je doute de vos capacités mais
je doute que vous y arrivez quand même...vous êtes sûr
d' y arriver tout seul ? demanda Farf .
-Faites-moi confiance . De toutes manières, il n' y a pas
d' autre solution .
Et, obtempérant, l' équipage de Chouchoulandais emmena
Bibi qui, n' ayant toujours rien compris, souffrait d' une forme de paralysie
faciale avec les yeux grand ouverts et la bouche bée .
Milvus, d' un air effroyablement calme, se préparait à
un affrontement décisif avec celui qui sans doute était
le serviteur le plus acharné de la Marcie .
Dans la pièce où désormais Milvus et l' agent
Elrond étaient seuls, l' atmosphère était de plus
en plus pesante . On pouvait lire la détermination dans le regard
des deux protagonistes prêts à tout pour remporter le combat
. Puis "détermination" s' effaça , le duel allait commencer
.
Ce fut Milvus qui attaqua le premier . Désireux de n' en faire
qu' une bouchée de pain de l' autre énerguméne, il
fit preuve immédiatement d' une grande puissance de frappe . Son
sourire de sadique laissant apparaitre ses canines proéminentes, il
dégaina un long pistolet noir de très gros calibre et au canon
démesuré . Sautant dans tous les sens, marchant du sol au
plafond et se permettant mille et une fantaisies avec la gravitation ( on
était toujours dans la Marcie après tout ), il tirait dans
tous les sens mitraillant un à un les éléments du décor
qui, au mieux éclataient en morceaux, au pire ( et dans la majorité
des cas ) étaient carrément désintégrés
en particules élémentaires . Le nombre d' éléments
à gérer devenant, même pour un programme informatique
aussi puissant, beaucoup trop important, on eut droit à des ralentissements
dus à une mobilisation exagérée de la mémoire
vive, voire quelques bugs d' affichage comme un vase de Chine qui
restait suspendu en l' air ou la cuvette des WC qui avait fusionné
avec le mur et le rouleau à pâtisserie avec le four micro-ondes
dans la cuisine . Mais de tout cela, Milvus n' avait cure : voulant faire
étalage de tout son pouvoir, il continua dans son délire
et, tout en se laissant aller à sa destruction massive, prit son
apparence féminine d' ange en colèreet ses deux ailes noires
synonymes d' apocalypse s' étaient déployés . Désormais
incontrôlable, tout en faisant des courses du sol au plafond façon
Sonic le hérisson mutant il tirait, mitraillait , découpait
à coups de Claymores tenus dans chaque main, de sabre laser simple
ou double lame ou de lance divine sans même plus viser de cible
particulière . Son regard, halluciné, était devenu
rouge sang sans qu' on sache si cela était du à son iris vamirique
ou aux veines oculaires de plus en plus proéminentes . La Marcie,
accumulant bugs sur bugs, pour éviter le plantage intégral,
avait fini par mettre les facteurs logique et réalisme définitivement
de côté et quand l' amiral se calma enfin, la scène,
avec le nombre incalculable d' éléments déchiquetés
ou fusionnés sans dessus-dessous, était proprement indescriptible
. Cette vision anarchique combla toutefois notre officier de ravissement
:
-C' est beau...fit-il .
-C' est tout ? fit l' agent Elrond .
A la stupeur béate du Chouchoulandais, en dépit du
carnage auquel aucun être vivant, même mutant et entrainé
par le professeur Xavier, n' aurait survécu, le balayeur elfique
n' avait pas souffert du moidre dégat . Pire, ce dernier, resté
stoïque, était d' un calme plus que glacial . Milvus n' en
fit cependant pas plus de cas et continua :
-Vous avez raison . Ce n' est pas seulement beau, c' est magnifique
! Cette représentation de l' Apocalypse, à la fois repsectueuse
et déviante des dernières règles de l' art moderne,
avec ses références malicieuses à Picasso et Dali dont
on retrouve la montre liquéfiée, à qui il rend hommage
tout en le renvoyant à sa vétusteté de ses conceptions
et ouvrant la voie à une nouvelle génération d' artistes
vers l' absolu de l' infini représentatif ! c' est sublime même
! La quintessence de l' art !
-Euh, c' est pas vraiment ce que je voulais dire...
-Ah ? Exprimez alors votre jugement , nom d' Aphraelle !
-Je voulais dire...c' est tout...ce que vous pouvez faire au combat
?
-?????? Lâcha finalement Milvus, déconcerté pa
cette dernière réplique .
Réajustant délicatement son uniforme vert de balayeur
de la mairie de Paris, l' agent Elrond s' avança lentement mais
sûrement vers son adversaire . Ce dernier décocha une rafale
de tirs de son arme favorite ( le canon à plasma quadritube, que
désormais on ne présente plus ) mais l' elfe les évita
de simples hochements de tête et, le plus calememnt du monde, continua
d' avancer jusqu' à toucher sa victime . A cet instant, la rage insolente
de l' amiral fit place à la stupeur puis à la peur . L' empoignant
par le col, Elrond le fit tournoyer au-dessus de sa tête comme une
serviette dans la chanson de Patrick Sébastien pour ensuite le lâcher
contre un mur qui vola en éclats sous l' impact . Sous le choc,
Milvus eut à peine le temps de se ressaisir qu' il sentit une force
le soulever à 15 cms du sol puis une multitude de coups de poing
le frapper dans toutes les parties du corps ( oui, toutes ) à hauteur
de 33 baffes à la seconde . Puis, sans répit, il fut projeté
dans les airs et dans un saut des plus acrobatiques, l' agent Elrond lui
plaça 5 coups de la corde à linge, 7 sauts chassés
des deux jambes en plein thorax pour terminer finalement par un gigantesque
brise-nuque qui le fit traverser 3 étages de façon quasi-instantanée
. Le combat dura encore ainsi pendant des minutes qui semblaient interminables,
où le pauvre Milvus eut droit à une visite guidée
personnalisée de l' immeuble, surprenant de nombreux couples dans
différentes pièces de leur habitat et en différentes
situations, provoquant aussi un infarctus chez un retraité fan de
Wes Craven qui, en voyant la tête écorchée, ensanglantée
et cabossée de l' amiral crut que Freddy Krueger avai réussi
à s' évader de son téléviseur .
terminant sur un ultime coup de pied ninja, l' agent Elrond se décida
à mettre un terme ) ce duel qu' il trouvait très distrayant
mais qui commençait quand même à sérieusement
trainer en longueur . Milvus, méconnaissable sous les bleus, les
bosses les multiples fractures et le sang qui coulait sur tout son corps,
gisait inanimé . N' ayant toujours subi aucun dommage et époussetant
dédaigneusement son uniforme de travail, l' agent Elrond prit son
comlink :
-Mission terminée avec succès . Besoin de deux coéquipiers
pour emmener l' accusé en salle d' interrogatoire . Ah, et aussi
faites le nécéssaire pour masquer les preuves .
Il fallait quand même avouer qu' un immeuble pulvérisé
avec des débris en suspension parmi une foule de bugs d' affichage
tout aussi insolites les uns que les autres, ça faisait un peu
désordre ...
*
*
*
A bord de l' USS Lellig , l' équipage était en
pleine suractivité : pendant que Miles Teg, qui en l' absence de
Farf avait retrouvé son poste de pilote de service, tentait d'
approcher le pot de Flamby contenant le corps du malheureux Bibi, Tuor
débranchait les câbles des différents volontaires partis
dans l' opération commando et Calimsha tentait de panser les blessures
à la fois physiques et morales qu' engendraient de tels voyages
( à ceci près que , l' entropie n' étant pas une science
de l' exactitude de la médecinde d' Homère de Mont-Sacque
ne faisant plus partie de l' équipage, les résultats n' étainet
pas toujours au rendez-vous ) . Hébus, lui, supervisait le tout avec
son énergie et son sens de la discipline habituels, entre deux ordres
criés qui faisaient parfois vasciller les parois du vaisseau . Chen
Li et Chouchouboy 1er étaient, quant à eux, à l' écart
avec des soucis d' ordre plus...privé .
-Pilote Teg, tirez sur la languette ! Officier Tuor, préparez-vous
à la réception du flan dans le réceptacle ! Et qu'ça
saute !
Et, tout en maugréant ( surtout Tuor ), les deux désignés
s' exécutèrent .
Bibi, ne comprenant toujours pas un traitre mot de ce qui lui arrivait,
sortit de la substance jaunâtre avec précipitation et, avec
beaucoup de difficulté, respira de l' air non programmé pour
la première fois depuis bien longtemps . Ce que l' équipage
du vaisseau n' avait pas prévu, ce fut la suite : le même
Bibi, tout de suite après son réveil, retourna vers le flamby
et, le soulevant des deux braspour le mettre juste au-dessus de sa tête,
la bouche grande ouverte, commença son ingestion .
-Mais Bibi, fit THL, qu' est-ce que tu fouts ????
-Tu vas voir, fit-il très fier de lui la bouche déjà
pleine, je te parie que je l' avale en un seul morceau !
-...
le remue-ménage suscité par un pareil retour avait fini
par attirer l' attention de l' amiral Chen Li, qui n' attendit même
pas l' invitation protocolaire de Hébus pour s' affaler sur le
fauteuil de commandement .
-mais euh ! fit ce dernier dans un début de protestation .
-Silence ! Dites voir vous autres, c' est quoi ce chahut ? Moi et
mon époux on ne s' entend même plus soupirer ! On peut vraiment
pas vous laisser cinq minutes sans que ce soit le bordel ! fit-elle excédée
.
-Ce n' est rien, juste l' officier Bibi qui est de retour parmi nous
. Vous pouvez rejoindre Mr le Président en toute sérénité,
firent Ori et farf en serviteurs zelés, multipliant les courbettes
.
-Plus la peine . Maintenant il est paralysé devant son PC en
train de jouer à Froern Throne . je hais ces jeux contre-productifs
...
-Et merde, c' est que j' y prend vite goût au commandement moi,
fit Hébus a lui-même .
-Amiral...on a un petit problème, fit T-Citron à la
première dame, faisant face à un corps allongé .
-Un petit problème ? Répondit-elle .
-A la réflexion, non . Un GROS problème !
-Quoi donc ?
-L' amiral Milvus n' est toujours pas revenu .
-...
Le silence tomba brusquement dans la passerelle . Chaque Chouchoulandais
aussi affairé fut-il il y a encore un instant fut prit d' un soudain
freezing face à cette cruelle constatation .
-mais...c' est pas possible ! Même dans les situations les plus
critiques on s' en est toujours tous sortis, lui le premier ! Rappelait
THL .
-Surtout avec ses pouvoirs amplifiés depuis qu' il est devenu
un ange, rappelait Sojirus .
-Ca, ça veut rien dire, nota Tsunami . Tout ange que je suis,
ça ne m' a pas empêché d' avoir été un
serial looser pendant pas mal de siècles . J' ai même été
contraint d' avoir été prêtre isicariote !
-Ouais, mais bon, toi c' est sûr tu es un cas . Etre le seul
ange connu à avoir été déchu pour incompétence
notoire...
-Hein, quoi ? Répète un peu pour voir !!!!
Et les deux anges commencèrent à se battre, lançant
des Ha-Do-Ken dans tous les sens et menaçant l' intégrité
du vaisseau .
-Dites voir les deux fous ailés, ça vous ennuierait
d' arrêter deux secondes de vous voler dans les plumes ? Fit Chen
Li d' une voix pleine d' autorité .
Puis, plus calme, elle enchaina :
-Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Milvus a échoué
dans sa mission et il nous faut agir au plus vite . Surtout qu' il est
également détenteur du code d' accès au Geofront :
sa révélation à l' ennemi signerait notre arrêt
de mort à tous !
-Il n' y a qu' une solution : faut le débrancher ! Amiral, on
vous regretteras pour vos actions patriotiques, votre sens de la sratégie
et les pelisses de daim...commença Calimsha .
-Ca va pas non ???? Ca le tuerait ! Pas question de le perdre ! Fit
Tuor .
-Alors il n' y a plus qu' une solution : il va falloir le libérer
. Encore qu' il faille d' abord réussir à le trouver ! Conclut
la Présidente .
-Activité Chouchoulandaise intense détectée au
sommet de la tour centrale de Jussieu ! Fit Teg enthousiaste
-Parfait, au moins c' est réglé ! Il n' y a plus qu'
à faire comme d' habitude, c' est-à-dire se pointer tous
ensemble et aller foutre le bordel ! firent Sojirus et Tsunami, pour le
coup réconciliés dans un enthousiasme commun .
-Euh, ouais mais ce ne sera aucun de vous deux ! Et compte tenu des
menaces et des besoins logistiques liés à la gestion du vaisseau
et la protection des centres stratégiques de Chouchou-city...
De nouveau ( encore ??? ), tout le monde se tut mais ce ne fut pas
par angoisse pour le coup . Les deux yeux ouverts à leur diamètre
maximum, la bave aux lèvres et les pouces oscillant en leur direction
pour bien signifier qu' ils étaient tous volontaires, chacun attendait
impatiemment d' être nommé pour la mission de sauvetage-foutoir
par leur supérieure .
-De nombreux obstacles et ennemis vont se dresser sur la route des
deux envoyés...commença-t-elle enfin
-Rhaaaaaaa, quelle baston ça va être ! Pensèrent
très fort bon nombre de chouchoulandais .
-Il nous faut des spécialistes de la destruction massive...
-Moi, moi, moi ! chuchotèrent les autres .
-...aussi vais-je nommer le commandant en second Hébus -
-Oyooooooo ! Fit le dernier avec son célèbre sourire,
n' ayant plus douté de sa victoire depuis qu' il a entendu le terme
de destruction massive .
De nombreux regards jaloux dévièrent alors dans sa direction
.
-Et...Tuor !
Là, Hébus ne sourit plus .
-QUOIIIIIIIIIIIIIIII?????????????? Moi faire équipe avec cette
tarlouze qui sait à peine se battre et passe son temps à camper
?? C' est une atteinte à ma dignité !
-Huhuhu, je suis très flatté par votre confiance et la
reconnaissance de mes capacités, madame la Présidente !
Fit le leader des bogues . Toutefois, je puis vous suggérer d' autres
partenaires infiniment plus compétents que ce gros tas de poils
qui....
-SILENCE VOUS DEUX ! Cette décision est sans appel ! Vous remplirez
cette mission du mieux que vous pourrez et en étroite collaboration
ou ça va chauffer pour votre matricule ! Fit Chen Li qui
en avait ras la marmite à fondue de leurs querelles incessantes
.
Devant cette décision, les deux protagonistes, dépités,
durent se rendre à l' évidence :
-C' est aussi dur pour toi que pour moi, alors pour cette fois évite
de trop me faire chier et je m' efforcerais d' en faire autant, fit Hébus
la mort dans l' âme .
-Mouais...de toutes façons a-t-on vraiment le choix ? répondit
Tuor non moins meurtri moralement .
-Le choix est illusion, il n' y a que causalité ! conclut Chen
Li en guise de clôture de la discussion .
-...
*
*
*
Comme souvent le dimanche, en particulier le dimanche matin alors que
l' homo sapiens sapiens d' un âge compris entre 18 et 25 ans qu' on
appelle "étudiant" est encore en train de comater au fond de
son lit, la place était déserte . Enfin, presque, ce coup-ci
. Car les bâtiments délabrés qui faisaient office de
campus allaient pour le coup accueillir deux des plus étranges visiteurs
qui soient : une montagne de muscles poilus aux dents limés en
pointe dans un large sourire et un ursidé haut comme trois pommes
empilées et pourtant animé d' une folie non moins destructrice
. Tous deux, étrangement calmes derrière leur tenue de combat
en cuir se dirigèrent d' un pas lent vers le grillage fermant l'
accès à l' entrée principale . L' atmosphère
était pesante, de celles qui annoncent des morts à la pelle
et il régnait un silence profond que seul venait perturber le vol
des mouches, en particulier Fifine qui, particulièrement excitée
par la perspective des évènements à venir, tournoyait
rageusement . Soudain, sans crier gare, avec une remarquable syncronisation
dont on n' aurait jamais cru capable pareil duo, deux pieds tendus vers
l' avant firent voler la barrière de métal en éclat
.
-Chaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargez !!!Fit Hébus .
-YUB YUB ! Fit Tuor ( enfin, Kettch ) en écho .
Une multitude d' agents de la sécurité, planqués
derrière les tours encerclant la place centrale, sortirent lourdement
équipés de combinaisons en kevlar et de fusils m4a1 gavés
de munitions . Kettch, équipé de micro-uzis et de pistozalers
partit sur l' aile droite alors que Hébus, dont le style avec ses
fusils d' assaut anti-émeute gros calibre et d' un canon à
plasma quadritube ( sans oublier naturellement sa fidèle massue )
faisait moins dans la finesse s' occupa du côté gauche .
Les vigiles, bien qu' en très large supériorité
numérique, ne firent pas le poids un seul instant . Soient ils
tiraient par rafales en visant un ewok déchainé, bondissant
de paroi en paroi sans jamais l' atteindre pour finalement se retrouver
criblés de balles dans l' hippocampe, la rétine, la plèvre
ou d' autres parties un peu plus basses soit ils n' avaient même
pas le temps de dégainer, leur mâchoire inférieure
étant déjà fauchée par un tir de sulfateuse
et le reste de la boîte crânienne réduit en bouillie
par un troll gigantesque que rien ne semblait arrêter .
Un moment, Kettch eut cependant une petite difficulté : en face
de lui se trouvait un bidasse un peu plus futé ( ou un peu plus
crétin, selon le point de vue ) que les autres . Planqué
derrière une tour, il tirait en apparaissant soit à droite,
soit à gauche de celle-ci sans que jamais l' ewok ne parvint à
deviner de quel côté il allait se pointer, lui donnant l' impression
de jouer au jeu du marteau à la fête foraine . D' abord simplement
intrigué puis de plus en plus énervé, il commençait
à vider tous ses chargeurs sur la malheureuse tour qui avait à
force pris l' aspect d' une tranche d' emmenthal jurassique . ce fut alors
qu' un énorme obus fonça en plein centre de la construction
qui, sous l' impact, vola en éclats et expédia ce petit rigolo
de gardien de la sécurité vers les préfabriqués
à côté du resto U .
-Tssss tsssss, tu devrais perdre moins de temps avec ces bêtises,
on n' est pas venu ici pour faire du tourisme ! lança Hébus
en tenant un bazooka encore fumant .
-Tu pourrais fare plus attention, crétin ! Tu as failli me faucher
avec ton schrapnel à la con !
-Doimmage...Mais t'es vraiment ingrat toi ! Vivement que cette (-censuré-)
de mission soit terminée !
-Blaireau !
Puis le combat reprit de plus belle, décorant le marbre du parterre
de membres arrachés, de viscères explosés, de tuyaux
sanguins dégainés, le tout dans une étrange harmonie
macabre . Hébus, qui était en train de mordre dans la jugulaire
d' une malheureuse victime, sentit une rafale de micro uzi lui passer
tout près de la nuque .
-Keeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeettch, espèce de nain, je parie que tu
l'as fait exprès !
-Meuuuuh non voyons ! ce ne sont que des balles perdus, ça arrive
dans les grandes batailles ! lui répondit l' accusé avec
une mine angélique .
-Balles perdus, balles perdus...C' est ton trou de balle qui va être
perdu, oui ! Vais lui en donner à bouffer des pruneaux s' il aime
ça, moi ! Fit Hébus en pointant le canon de son quadritube
en direction de Tuor . Ce dernier, qui était revenu à son
activité de destruction sautillante vit à un centimètres
en-dessous de ses jambes un rayon de plasma impressionnant le frôler
pour finalement réduire en poussière la boulangerie de la
fac .
-Hébus ! gros lâche ! Pas doué ! Team Killeur !
-Quoi quoi quoi ? mais que vas-tu chercver là ! Le coup est
parti tout seul, je sis infiniment désolé ! Fit ce dernier
avec son sourire ultra brite .
Et, au fur et à mesure que la bataille avançait, les
incidents malheureux se multiplièrent . Si bien que, finalement,
ils ne cherchèrent même plus à se cacher et commencèrent
à régler leurs comptes sur la place centrale .
-Dites, vous pourriez pas un peu vous occuper de nous au lieu de triper
tout seuls dans votre coin ? Z' êtes vexants à la fin ! Fit
un gardien de la sécurité bougon .
*
*
*
Pendant ce termps, au dernier étage de la tour centrale, la
situation n' en était pas moins animée . Trois agents dont
l' agent Elrond tentaient de faire avouer à Milvus le code secret
du Géofront . Sans succès, malgré l' usage relativement
bien maitrise de toutes les techniques de l' inquisition moyen-âgeuse
et de la discipline des frères Tang pour faire parler les traîtres
. L' amiral, dans un état lamentable malgré les soins appliqués
pour le maintenir en vie le temps nécéssaire pour qu' il parle,
était resté muet comme une tombe .
-C' est surprenant comme un humain peut être résistant...commença
le premier agent .
-...vu tout ce qu' on lui a fait subir, termina le deuxième
agent .
-Avec ce sérum, il dira tout ce qu' on voudra savoir...fit froidement
l' agent Elrond en tenant une seringue remplie d' un liquide douteux .
Et , sous le regard rempli de haine de Milvus,il lui fit une injection
dans la jugulaire . Soudain, l' attitude de l' amiral changea du tout
au tout .
-Je parlerais !!!! fit-il en sursuatant .
-Merveilleux ! Auriez-vous l' amabilité, monsssssssieur Milvus,
de nous révéler le code d' accès au Géofront,
je vous prie ? demanda l' elfe très calme et presque souriant .
-J' avoue tout ! C' est moi qui ai commandé des neurones de
langouste pour faire une transplantation sur Tapadamis contre l' avis
de la SEELE ! J' ai aussi détourné une partie des impôts
sur un compte à coin-coin city !
-Euh, certes, mais...
-J' ai aussi vendu de la moquette frelatéeà Proxima du
Centaure au prix de l' ambroisie Aphraellite pour subventionner la construction
dde nouveaux comptoirs de moquette-distribution et...
-Oui oui, c' est très intéressant en vérité,
mais...
-C' est moi aussi qui ai fait sauter le laboratoire de biochimie en
distillant de la liqueur à partir d' une touffe radioactive ! J'
ai fait porter le chapeau au nain du chaos qui a été injustement
licencié...
--ET LE CODE DU GEOFRONT BORDEL ???? Lâcha finalement l' agent
Elrond, qui pour la première fois avait abandonné son air
glacial habituel .
Milvus ne put alors réprimer un sourire en coin . L' agent,
déterminé, ordonna à ses deux subalternes qu' on
le laissa seul avec l' accusé .
Après avoir attendu une longue minute, le temps de se relaxer,
l' elfe prit un siège et s' asseya confortablement en face de l'
interrogé . décrochant son oreillette, il reprit la parole,
d' un ton à nouveau affreusement froid et calme .
-Vous savez, j' ai longuement étudié votre espèce
afin de davantage la connaître . Après mes patientes études,
je suis parvenu à des conclusions que je souhaiterais partager
avec vous . Voyez-vous, je suis en mesure de prouver que vous n' êtes
pas des êtres humains . En effet, les humains sont des individus
avec leurs petits défauts mais somme toutes honorables, avec un sens
du sérieux certain, n' ayant d' autre souci que de travailler chez
Auchan, regarder des divX de "Friends" pour savoir comment se faire des amis
et jouer avec ses partenaire habituels à Starcraft . Mais vous, vous
déconnez . Vous ne pensez qu' à faire des imbécilités
sur internet, à flooder les hubs DC++ avec vos âneries, à
vous envoyer des messages stupides par yahoo messenger ou msn et à
détruire les forums en les colonisant en tant que simples membres
puis en couvrant les topics sérieux de vos posts débiles
. A chaque fois que l' un d' entre vous est présent quelque part,tout
forum, aussi sérieux qu' il fut au départ, devient irrémédiablement
un asile de fous, peuplé par des individus qui, à votre image,
sont devenus parmi les moins recommandables . Et par-dessus le marché,
vous envahissez les hébergeurs gratuits de sites crétins parlant
de vous et d' où on ne peut qu' apercevoir l' étendue incommensurable
de votre connerie, dans la majorité des cas dévoilée
dans un design à vomir . Et les sites concernés sont à
peine mis à jour, trop occupés que vous êtes à
chercher à étalervotre aura nuisible sur internet, reprodusant
sans cesse le nombre de citoyensconvertis à votre affreuse république
. car eb fait, tout est là : vous vous reproduisez, reproduisez
et une fois un espace totalement sous votre coupe, vous partez coloniserd'
autres espaces vitaux . Finalement, vous me faites penser...à des
virus . Vous êtes une maladie, le cancer du web . Et nous nous sommes
l' antidote . Quand je m' approche de l' un d' entre vous, je ne peux m'
empêcher d' être écoeuré et d' avoir peur d'
être infecté, tellement vous êtes répugnant !
Par contre, si vous me donnez le code d' accès au Geofront, je pourrais
enfin activer la destruction de Chouchou-city et en récompense de
mes services, la Marcie me rendra libre . Libre ! Je serais enfin libre
d' agir comme bon me semble et surtout je n' aurais enfin plus à
vous supporter ! EST-CE QUE VOUS COMPRENEZ ????
Conclut-il finalement rougi par la colère, une veine proéminente
apparaissant sur le front .
-Honhonhonhonhon ! Trop nerveux, ça ! Tu devrais prendre plus
de moquette mon vieux ! répôndit Milvus plutôt amusé
.
-Rhaaaaaaaaa ! Je vais vous...
Mais il n' eut pas le temps de finir : les deux autres agents, de retour
et visiblement excités, l' alertèrent :
-Hé, Gaston, y'a un gros bin's en bas !
-J' ai déjà dit que j' avais horreur qu' on m' appelle
par mon prénom en mission ! fit-il en remettant discrètement
son oreillette .
-Pardon . Agent Elrond, nous avons une intrusion à la cour centrale,
deux individus .
-Ah tiens, ils sont déjà arrivés ?
*
*
*
Si, au niveau de la Marcie, l' action allait à un rythme soutenu,
à bord de l' USS Lellig dans le monde réel, on n'
avait pas non plus le temps de s' endormir . Le train-train instauré
de planques successives et de voyages en mode furtifn' allait pas tarder
à être interrompu :
-Détection d' activité en approche du vaisseau, fit Farf
au poste de pilotage qu' il avait de nouveau récupéré,
au grand mécontentement de Miles Teg , accroupiprès des ascenseurs
et qui grommelait en signe de protestation .
-Activation de l' écran géant, ordonna Chen Li .
Sur le carré aux pixels on put discerner le mouvement d' engins
robotiques qui, avec leurs multiples appendices ondulant à
l' arrière comme autant de tentacules, auraient fait penserà
autant de calamars métalliques...si ce ne fut une tête à
l' effigie de Charlie l' homme au pull rayé .
-Et merde, les suiveurs ! Il ne manquait plus que ça ! se plaignit
THL .
-Surtout ne bougez pas d' un poil . Coupez tous les moteurs, boucliers
et désactivez les armes sans exception . On ne doit pas détecter
la moindre trace d' activité ! Mode furtif au maximum ! commanda
la première dame .
Yagami, qui pour remplacer Emiliano ayant sombré du côté
tortilla de la connerie en sivant le mouvement *wazapattiste , s' était
portée volontaire pour jouer provisoirement le rôle de mécanicien
de service . Elle pensait s' en sortir du fait que, comme à bord
de son sous-marin le mécano souffrait régulièrement
de multiples fractures suite à des manoeuvres malheureuses, il lui
arrivait assez souvent de le remplacer au pied levé . Mais bon ,
un sous-marin restait un sous-marinet un vaisseau spatial, ce n' était
quand même pas tout à fait la même chose .
-Désactivation des moteurs...putain mais ou est passé
le manuel ? C' est le bordel ici !
-Et alors ça vient ???? cria Chen Li impatiente .
-Ben je veux bien mais...c' est sur quel bouton qu' il faut appuyer
??
-Mais c' est pas vrai ! vous avez reçu votre attestation de
formation dans un kinder surprise ou quoi ?
-Non, c' était offert aux abonnés de Joystick ! Je suis
sous-marinière moi, pas guerrière de l' espace ! répondit
finalement la queen of fighteuses qui, à l' image de sa supérieure,
ne manquait pas non plus de tempérament . Ah, non tiens c' est bon
je crois que j' ai trouvé . c' est tout con en fait il faut juste
appuyer sur le petit bouton rouge, là...
-Purée mais qu' est-ce que j' ai fait pour être entouré
de bras cassés pareils ? Se lamentait la pauvre présidente
.
-Le...NOOOOOOOOOOOOOON PAS LE PETIT BOUTON ROUGE ! C' EST POUR L' ARMEMENT
DES TORPILLES A PHOTONS !!!! Fit l' officier des armes T-Citron soudain
pris de panique à la perspective du désastre .
Mais il était déjà trop tard . Le simple fait
d' avoir activé les précieuses ogives a provoqué un
signal lumineux de très grand intensité que n' ont pas manqué
de repérer les suiveurs et, comme un nuage d' insectes, foncèrent
sur le vaisseau .
-Génial . En jouant la cucaracha avec des mégaphones
, on aurait sans doute été plus discrets ! ironisa Bibi .
-Ouaiiiiiiiiiis supeeeeeeeeeeer !!! On va enfin se marrer un peu, ici
! firent Sojirus et Tsunami en dégainant eurs saintes épées
avec des airs de psychopathes .
-Ah tiens, vous avez l' air de vous amuser ! Je peux jouer avec vous
? Fit Chouchouboy , que le chahut avait attiré sur la passerelle
.
Et pendant que le Président essaait en vain de comprendre la
raison de toute cette agitation, la bataille pour la survie du vaisseau
faisait rage . Malgré les efforts des deux anges avec leurs armes
et leurs pouvoirs divins, Ori qui se démenait comme il pouvait avec
sa dague elfique de voleuse +4, T-Citron avec son fusil à canon scié
et son bagage déchainé, Calimsha ayant recours à de
la magie plus ou moins fiable et légale et Miles qui, gavé
aux épices, tentait avec une belle énergie de faire son grand
retour en tant que guerrier chouchoulandais de premier ordre, les droïdes,
perforant le vaisseau de toutes parts avec leurs faisceaux lasers capables
de découper n' importe quel métal ( adamantium compris ) gagnaient
toujours plus de terrain . Les débris ferrailleux de toutes origines
commençaient à s' accumuler dans la passerelle, rendant de
plus en plus difficile la circulation .
-Il va falloir nous regrouper dans une partie plus isolée du
vaisseau ! venez tous au Fonçons tout droit ! Lança
Calimsha avec visiblement une idée derrière la tête
.
Et les autres chouchoulandais, n' ayant absolument pas en tête
l' idée de protester quant au choix du refuge et sachant déjà
comment s' occuper une fois à l' intérieur, le suivirent dans
une fuite précipitée . Malheureusement, deux robots les avaient
repéré et se mirent à leur poursuite . ce fut alors
que l' entropiste, d' un pas solennel se dirigea vers les agresseurs .
-Reviens Calimsha ! Tu vas te faire déchiqueter ! hurla Farf
effrayé .
Mais il ne l' entendait déjà plus . D' une allure calme,
posée voire absente diront certains, il étendit le bras
droit devant lui et ouvrit la paume de sa main juste devant les drones
. Ceux-ci s' alignèrent alors sur un même plan et, dans de
multiples étincelles, tombèrent en panne et s' échouèrent
sur le sol, définitivement hors d' usage . face à un tel
miracle, impossible même pour un ange, l' ensemble des chouchoulandais
en restait bouche bée . Ce qui visiblement n' était pas pour
déplaire au héros de l' instant dont l' ego ganait en épaisseur
.
-Oh...c' est l' Elu !!!! bafouilla Ori en le désignant d' un
doigt tremblotant .
En revanche, Chen Li elle ne semblait nullement impressionnée
. Avançant à son tour en direction du lieu de l' incident,
elle s' arrêta à la hauteur des suiveurs et donna des petits
coups de poing en face d' elle, devant le vide comme pour frapper dans
une porte invisible . des bruits de choc se firent alors entendre .
-Nouvelle vitre en polymère ultra-résistant abaissé
par commande tactile, conclua-t-elle impassible .
-Et merde, je suis grillé, fit l' entropiste dépité,
retirant sa main pour dévoiler la borne de contrôle .
En dépit de cette tentative pour impressionner son monde qui
avait lamentablement échoué, la tactique de Calimsha s' avéra
payante : les drones, ne détectant plus trace de vie, avaient finalement
abandonné le vaisseau d' eux-mêmes, le laissant au demeurant
dans un piteux éat . Après s' être assuré qu'
on les avait définitivement oubliés, les chouchoulandais
s' attelèrent aux réparations . Malheureusement, le répit
fut de courte durée, une nouvelle des plus graves allant les replonger
dans le cauchemar :
-détection d' une quantité très importante de
suiveurs à deux klicks d' ici ! Fit THL d' après les données
des senseurs .
-Combien sont-ils ? s' enquéra Chen Li .
-Environ 5000 ! Et des renforts semblent venir de tous les points cardinaux
!! poursuivit Ori .
-Les coordonnées de leur point de conversion et vite !!!
A la lecture des résultats, la Présidente, manquant de
s' évanouir, s' effondra sur le fauteuil de commande . La voix étoufée,
le visage adoptant une pâleur mortelle, elle dit :
-C' est la catastrophe ! Ils sont au-dessus de Chouchou-city !!!
*
*
*
Au pied de la tour centrale de Jussieu, on continuait toujours à
sévèrement se bastonner . Enfin, pour être précis,
deux d' entre eux continuaient : l' ewok et le troll, qui avaient fait du
campus une arène de street fighting et qui s' envoyaient les coups
les plus spectaculaires ou les plus vicieux . Quant aux vigiles, ils avaient
déjàrenonçé à les arrêter et s'
étaient rassemblés en un cercle pour profiter du spectacle
. Un petit attroupement s' était même constitué autour
de l' adjudant chef qui s' était improvisé bookmaker :
-100Blaghpourries sur le petit teigneux !
-200 sur le gros barbare !
-Tenu !
Et tout ce beau monde avait l' esprit entièrement détourné
par la sauterie improvisée . Du moins jusqu' à l' arrivée
de l' ascenseur de la tour centrale . Dans une petite sonnerie des plus
atones, les deux battants métalliques s' ouvrirent pour laisser
voir la silhouette de l' agent Elrond qui, les yeux planqués derrière
ses lunettes noires, promena son regard de gauche à droite pour
scanner la situation . Les deux belligérants chouchoulandais se
regardèrent un instant, virent le balayeur, et après une
rapide anlyse de la situation :
-Ah...je crois qu' on va devoir reprendre la mission , fit Kettch .
-Ben on arrête le duel alors ? répondit Hébus .
-Mouais...mais n' en profite pas pour te défiler : la mission
finie et tout le bordel résolu, on reprend le combat !
-Chiche !
Et, de concert, ils foncèrent de nouveau sur les troufions en
faction, ce qui en soitétait toujours amusant, mais à la
longue un peu répétitif .
Vous espériez à ce stade du récit être
encore surpris par un truc du genre " le duo n' a pas fonctionné,
il sn' ont pas réussi à trouver un moyen de libérer
Milvus du sommet de la tour etc..." ? Loupé ! Figurez-vous que, mus
par un désir commun d' en finir au plus vite avec toute cette histoire
et de s' en mettre à nouveau sur la poire, nos deux chouchoulandais
ennemis jurés ont réussi à se coordonner, et merveilleusement
de surcroit ! D' un commun accord, ils adoptèrent la srtatégie
suivante : monter en haut d' un bâtiment autour de la tour et faire
sauter Milvus depuis son étage jusqu' au toit . Après avoir
expurgé le bâtiment 31-21 de tout ce qu' il comportait en gardes,
vigiles, jury des concours de DEA et direction générale de l"
UPMC, le duo improbable atteignit finalement le toit et touchait presque au
but . Milvus, dans un état toujours pitoyable, était ligoté
sur la chaise , hagard . La vision de ses compatriotes par la fenêtre
l' avait d' abord fortement surpris, s' attendant à tout sauf à
ce que ces deux-là travaillent ensemble. Mais au fond, c' était
tout de même ses hommes et leur venue sonnait l' heure de la libération,
ce qui le soulageait grandement . Non pas qu' il redoutait de nouvelles
tortures incessantes mais cette fichue chaise ikéa était décidément
bien inconfortable !
-Merdeuh ! Il est trop loin pour sauter ! On n' arrivera jamais à
le choper ! fit Hébus .
-faut voir . Regarde plutôt ça, ils ont abandonné
un hélico !
-Parfait ! ON saute là-dedans et tu pilotes !
-Je suis pilote de vaisseau-mécha, moi, pas d' hélicoptère,
crétin !
-Minus !
La bagarre allait reprendre malgré leurs promesses lorsque leurs
portables se mirent à sonner en même temps .
-Au fait, on t' a refilé un forfait 10 heures comme moi ? demanda
Hébus .
-Non, par souci d' économie suite aux malversations de môssieur,
j' ai ey droit à un forfait spot : des messages publicitaires me
payent la communication .lui répondit-il avec un regard noir .
Ce fut la présidente à l' appareil :
-Comment ? c' est pas encore fini ? Cessez de glander en fac et faites
votre boulot !
-On y est presque, répondit Hébus . On est sur le toit
et on a repéré un hélico .
-Je sais, c' est nous qui l' avons programmé . Kettch va télécharger
le module d' apprentissage et vous pourrez faire le nécéssaire
.
-Bien madame ! firent-ils en choeur .
-Avant de raccrocher , j' ai un dernier message pour Kettch, dit Chen
Li . Pour tout meuble acheté avant le 31 octobre, Bricorama fait
une réduction de 20% sur...
La réclame terminée, le duo s' apprêta à
poursuivre, mais à la dernière minute, un agent les interrompit
:
-Les pattes en l' air, les deux tas de poils ! Suivez-moi jusqu' à
la fourrière si vous voulez survivre sans trop de casse !
En guise de réponse, ce fut Kettch qui réagit le premier
: un pistozaler dans chaque main, il vida l' intégralité de
ses chargeurs sur le technicien de surface . Ce dernier les évita
avec une facilité écoeurante en ziguzaguant son buste . Puis
il se mit à tirer à son tour : à la surprise de Hébus,
Kettch se mit à les éviter de la même manière,
se penchant en arrière et s' inclinant successivement à droite
à gauche et ainsi évita toute les balles, parfois d' extrême
justesse . L' issue de cette cabriole ne fut pas forcément des plus
heureuses : son dos décida de protester de ce mauvais traitement
et, pris d' une crampe des plus douloureuses, l' ewok ne parvint plus à
se redresser . L' agent, le sourire victorieux déjà au coin
de la lèvre, s' apprêta à tirer mais il en fut empêché
de très peu :
-Et tu l' avais vue venir, celle-là ? Fit Hébus avant
de frapper .
Et, de sa massue, il balaya la tête du technicien de surface .
Kettch, toujours plié en deux et marchant en canard, tourna le dos
à l' hélico puis, faisant un grand bond en arrière,
s' écrasa sur un siège passager pour finalement se redresser
dans un craquement osseux des plus sinistres .
-C' était pas mal tes acrobaties, sauf peut-être pour le
coup de l' hernie discale...fit Hébus au bord de la crise de fou
rire .
-Grrrrrrrrrr !
Milvus, entouré des deux autres agents, avait de plus en plus
de mal à tenir en place . Le comble de l' excitation fut lorsque,
dans la fenêtre, un hélicoptère piloté par un
ewok et qui côté passager comportait un troll armé d'
un gaitling apparurent pour faire le ménage .
-Amiral, sautez !!! firent-ils en choeur .
Cette fois, ce fut trop . Faisant trembler la chaise de plus en plus
fort, Milvus, malgré un état pas franchement amélioré,
semblait retrouver toutes ses forces . Dans un cri de rage inhumain, il
rompit ses liens et fonça pour sauter dans la cabine de l' hélico
. Les deux balayeurs en faction voulurent tirer sur l' équipage mais
ils furent , aussi puissants qu' ils étaient, rapidement balayés
par une gaitling tournant à plein régime et qui faisait aussi
un peu déguster le mobilier et les murs qui allaient avec . Le réservoir
de l' engin ayant été malheureusement touché, il fut
rapidement abandonné dans une dernière explosion .
-Kettch et Hébus au rapport . ON a rempli la mission, à
vous ! Firent les deux zozos dans leurs portables .
-OK c' est bon, fit la voix de Miles Teg . Y' a une cabine activée
près de la fontaine zarbi à l' entrée de Jussieu !
-On fooooooonce !!!!
Avec ce qu' il leur restait d' énergie, nos trois chouchoulandais
se précipitèrent sur la cabine . Voyant trois figures hideuses
aux yeux hallucinés se précipiter sur elle, une jeune étudiante,
en ligne avec son jules, crut qu' on voulait lui faire subir les pires sévices
et, poussant de grands cris désespérésen appellant "Poliiiiiiiice
!!!", elle s' enfuit en courant .
-Tiens, elle a oublié son sac, fit Kettch .
-Peu importe, au moins la place est libre . Amiral, à vous l' honneur
! Fit Hébus en tendant le combiné .
Et, devenant translucide puis disparaissant totalement, il parvint à
quitter la Marcie . Puis, bousculant l' ewok pour lui passer devant, Hébus
tenta d' être le suivant . En vain :
-Pourquoi ça marche plus, votre truc ? ON était censés
rentrer au vaisseau, fit Hébus fou de rage dans son portable .
-La situation a changée , officier , répondit Chen Li .
Chouchou-city a été attaquée et notre seul espoir est
de retrouver Tapadamis au plus vite !
-Et alors ? Pourquoi nous maintenir enfermés dans la Marcie ? Protesta
Kettch . J' en ai marre de me le coltiner l' autre poilu !
-D' après nos données, sa représentation marcienne
a été détectée dans la tour centrale de Jussieu,
au septième étage . Faites votre possible pour le mettre une
fois pour toutes hors d' état de nuire, on n' a plus aucune autre
chance !
-Et vous croyez que je vais y arriver seul avec l' autre timbré
dans les pattes ? Fit Hébus .
-On est dans SON monde, il aura l' avantage si on le combat ici
. C' est du suicide ! ajouta Kettch .
-J' en ai conscience, et c' est pour ça que je vous envoie quand
même du refonrt...
Fin de la communication . mais effectivement, en regardant à l'
arrêt du bus, nos deux chouchoulandais virent quatre autres individus
habillés comme eux : ce furent Ori, Farf, T-Citron et Yagami . Après
un bref échange de banalités, ils décidèrent
de souder leur union provisoire par un symbole fort : se réunissant
en cercle et joignant leurs mains droites comme dans
Fort Boyard, ils sortirent tous, syncro, la même phrase inconsciemment,
sans avoir idée de ce qu' elle pouvait bien signifier :
-Pour foutre le bordel, le C.H.A.O.S. est éternel !
Et, s' éloignant de la place, ils laissèrent derrière
eux un étrange message sur le troittoir, écrit en lettre de
feu :
C.H.A.O.S.
Our dream, your nightmare
*
*
*
Pendant ce temps, à bord de l' USS Lellig, la situation était
de moins en moins reluisante . Milvus, de retour à bord, était
néanmoins encore hors-service suite à sa mésaventure
et se refaisait une santé à grands renforts de liqueur de moquette
et d' entropothérapie calimshienne aux effets plutôt aléatoires
. Chen Li officiait donc encore pour un petit moment au siège de
commandement :
-Résumé de la situation . Je veux tout savoir sur l' ennemi
et sa stratégie et au plus vite, le temps presse !
-L' entrée principale de Chouchou-city est devenue complètement
inabordable . Répondit Miles Teg, de retour au poste de pilotage en
l' absence de Farf . Une entrée par les portes latérales reste
possible mais comporte beaucoup trop de risques .
-Et quel est ce risque au juste ?
Ben de revivre le même bordel que tout à l' heure en sachant
que la vitre utilisée tout à l' heure est devenue inutilisable
. Et encore, ça c' est si on a de la chance dans notre malheur !
-C' est vrai ? Du danger ? Cooooool !!!!Allez siouplait Amiral, allons
aux portes latérales ! supplia Sojirus !
-Ouais, baaaaaaaaaaston !!!!!! renchérit Tsunami .
-Mais qu' est-ce qu' on peut bien leur donner à bouffer à
ceux-là pour être survoltés comme ça alors que
le vaisseau est aux trois quarts pété ? Du Fidoaël ?
se demanda THL .
-En clair, seul un miracle divin pourrait nous sortir de là...conclut
Bibi .
A peine ces mots furent-ils prononcés qu' une immense colonne bleue
fit son apparition au centre de la passerelle . On pouvait entendre la symphonie
de Beethoven jouée à plein tube , ce qui avait pour effet de
faire trembler les fondations et dessouder les quelques réparations
de fortune encore mal consolidées que l' équipage avait eu
à peine le temps d' effectuer .
-Et bordel, c' est encore moi qui vais me taper le fer à souder
! Protesta Bibi .
-Vous êtes la bienvenue à bord, ô déesse Aphraelle
fit Chen Li selon le protocole d' usage .
-Maitreeeeeeeeeeeeeeeeesse ! Dites-lui qu' on veut s' amuser près
des portes de Chouchou-city, firent les deux anges .
-J' ai entendu parler de miracle, alors me voilà ! Où est
mon fournisseur adoré ? Fit-elle enthousiaste .
-Ben pas vraiment la forme olympique, il a pas mal dégusté
ces derniers temps . Mais tout le monde vous croyait morte en regard des
derniers évènements !
-Meuuuuuuuh non il en faudrait plus pour me faire disparaitre . Mais faut
avouer que c' est un peu le bronx dans la famille en ce moment, aussi n'
ai-je pas beaucoup de temps à vous consacrer . Mais ça fait
du bien de se détendre un peu ! C' est quoi votre problème ?
-La ville de Chouchou-city est aux prises avec des droïdes par centaines
de milliers . Si nous ne trouvons pas de solution dans les plus brefs délais,
elle va être complètement rasée ainsi que nos habitants
et nos installations secrètes ! ON a vraiment besoin d' un miracle
! Supplia Chen Li .
-Des droïdes, dites-vous ? Ah mais là il va y avoir un petit
problème......
-Un problème ? Mais comment ça ? Fit Chen Li estomaquée
. Je croyais vos pouvoirs infinis !
Aphraelle sortit alors un étrange livre, gros comme un dictionnaire
et, mettant ses lunettes sur monture de platine bénite, commença
à tourner les pages et à lire un article en particulier :
-Selon l' article 736-MDR-57b du code universel de déité
assermenté, les entités déifiques telles que moi et
ma famille ne pouvons intervenir que sur les individus sous notre responsabilité...
-Code universel ??? Mais qu' est-ce que c' est que cette connerie ?? Fit
Chen Li avec son bagout naturel et plus très protocolaire .
-Mais justement, maitresse, fit Sojirus , en essayant de calmer le jeu
. Les chouchoulandais restent issus de VOTRE univers et restent sous
votre responsabilité !
-La règle est aussi valable pour la source d' aggression . Et si
les êtres doués de vie qui dépendent de nous sont effectivement
sous notre contrôle, les droïdes eux ne sont pas des créatures
d' essence divine . Quel que soit leur degré de perfectionnement et
l' utilisation qui en est faite, ils restent le produit de créations
humaines et donc n' entrent pas dans le carde de la législation !
-Mais quel article de merde ! lâcha Tsunami .
-Détrompe-toi Tsun, répondit-elle, à l' origine c'
était un très bon article, destiné à éviter
que les dieux ne se mêlent pas des affaires des univers qui ne leur
ont pas été confiés . Mais toute loi a inévitablement
un effet pervers . Et vu la situation actuelle assez tendue dans nos sphères,
ce n' est pas le moment de faire dans la fantaisie . On doit respecter le
code .
-Alors il n' y a vraiment aucun contournement possible ?
-Non et n' y penses même pas : n' oublies pas pourquoi tu as été
une fois déchu !
-Alors vous nous abandonnez ? Après nous avoir tant soutenu vous
nous laissez tomber comme ça ??? Fit Chen Li catastrophée
.
-Désolé, c' est ma tante Leirdalag qui l' a rédigé
en plus ! Mais soyez contents, vous avez quand même mes deux assistants
pour vous protéger La situation pourrait être pire, non
?
-Euh, mouais, si on veut...fit-elle en jetant un regard désabusé
sur les deux intéressés .
-Sur ce, je vous souhaite quand même bonne chance . Quand Milvus
sera rétabli, dites-lui de m' envoyer une pleine caisse d' ambroisie,
je sens que je vais en avoir besoin ! Allez, tchao tchao ! Conclut Aphraelle
en saluant tout le monde amicalement de la main .
-Je vais bien, tout va bien, j' verrais pas pourquoi ça n' irait
pas...commença à chantonner Chen Li pour se passer les nerfs
.
-Quels sont les ordres, amiral ? demanda Miles Teg .
-On reste là et on attend en se faisant le plus discret possible
. Nous téléporter à Chouchou-city relèverait
du suicide . Et surtout ne faites plus de bourdes cette fois !!!!
-Aaaa...TCHAAAA ! Fit Bibi dans un éternuement à réveiller
un mort, faisant trembler le vaisseeau par l' immense onde sonore .
Un groupe de suiveurs s' arrêta dans sa course et commença
à faire face au vaisseau .
-Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiis ! firent les deux anges tout émoustillés
.
-Oh génial...lâcha finalement la première dame, plus
que jamais abattue .
*
* *
Le groupe des six chouchoulandais ayant pénétré
dans la place, malgré les frasques de Kettch et de Hébus qui
auraient pu faire craindre une pénurie de personnel, avait tout de
même largement de quoi s' occuper . Alors que Kettch avait été
désigné comme porteur de la trousse des premiers secours et
dispensait tant bien que mal les soins nécéssaires, T-Citron
et Hébus fonçaient comme des bourrins avec des massues ou
haches de nain méchant en hurlant " Baaaaaaaston !" tandis que Farf
et Yagami restaient plus en arrière et utilisaient des armes plus
sophistiquées comme des grenades incendiaires . Les soldats impuissants
étaient parfois changés en agents mais face à l' équipe
de fous furieux suréquipée, la seule différence réellement
notable était que ça durait un peu plus longtemps dans le
dernier cas . Ori, lui, restait à l' écart et tentait de déceler
d' éventuels pièges disséminés dans la tour
centrale de Jussieu, ou bien d' en rajouter lui-même . Ce qu' il faisait
au demeurant avec un plaisir sadique à vous en inquiéter plus
d' un :
-Vous croyez qu' on peut attraper des petits animaux avec ce piège
? Fit-il en parlant d' une voix un peu elfique .
-Ben, si tu attrapes des gros mammifères bipèdes en uniforme
vert de la mairie de Paris avec un balai dans le dos, c' est tout ce qu'
on demande ! Lui répondit yagami .
-STOOOOOOOP ! N' avancez plus !!! Hurla Farf aux deux barges qui continuaient
à courir devant comme des dératés .
-Quoi, qu' est-ce qu' il y a ? Firent-ils en choeur dépités
.
-C' est sûrement truffé de pièges par ici et des types
doivent nous tendre une embuscade . On devrait envoyer Ori en reconnaissance
et lancer des sorts de zone qui...
-Y' a pas de sorts de zone ! C' est la Marcie ici et la magie est bloquée
! Surtout dans cet immeuble ! Rétorqua T-Citron .
-Alors baaaaston ! renchérit Hébus qui déjà
s' apprêtait à refoncer dans le tas .
-Mais attendez que...commença Farf .
Trop tard : arrivés dans le couloir du septième étage,
les deux malades rentraient déjà dans le tas en expulsant
derrière eux des morceaux d' agent comme des quilles de bowling après
un strike . Ori, qui avait déjà renoncé à chercher
d' éventuels pièges, s' était mis à les poursuivre
et à finir les restes à coups de katana et de dague
de voleuse histoire de participer un peu au combat . farf et Yagami continuaient
à balancer des grenades pour entamer les ennemis avant leur arrivée
sur les deux berserks et Kettch rouspétait de plus en plus fortement,
ayant marre de rester cantonné dans le rôle d' nfirmier de
service .
Cette sympathique progression allait touefois être perturbée
:
-Messsssssieurs Hébus et T-Citron, vous croyez vraiment ne pas me
trouver ici et continuer en toute impunité ? Fit l' agent Elrond
en surgissant d' une salle .
-Et comment, on va s' gêner tiens ! targua T-Citron .
-C' est fini Elrond ! La Marcie va disparaître et toi avec ! fit
Farf bien sûr de lui .
-Cela supposerait que vous parveniez à m' écarter du chemin
. Votre chef des armées s' y était déjà essayé
et je dois reconnaitre qu' il a fait preuve d' une combattivité et
de pouvoirs assez surprenants pour un être non programmé .
Avec quand même le résultat que vous connaissez . Et honnêtement,
même si vous vous y mettez à plusieurs, je doute fort que vous
ayez la moindre chance de changer le cours de votre destin...
-Ca, on va le voir nous-mêmes ! Par la jupette d' Aodyn Lys Ze'n
Ithar, maîtresse elfes des voleuses nymphos, je vais te scalper avec
mon katana !
-Par la barbe de Bartzouille le dieu des gnomes, je vais te faire ravaler
ton fichier burnes ! Renchérit Yagami .
-Par personne mais je m' en fout, baaaaaaaaaston !!!! conclut T-Citron
.
-Décidément, vous les chouchoulandais êtes plutôt
divertissants...répondit l' agent avec le sourire sadique de celui
qui était persuadé de faire un massacre .
Et, comme à chaque fois que l' elfe était impliqué,
le combat prit rapidement une tournure spectaculaire . Les coups de hache
de T-Citron partaient dans tous les sens, Hébus et sa massue frappaient
en faisant de grands moulinets, Kettch ressortit ses pistozalers pour cribler
de tirs la zone de conflit et Yagami partit dans des séries de furies
dévastatrices issues de la technique de combat Orochi . Mais l' agent
n' avait cure de tout cela, évitant toujours les tirs avec une facilité
passablement énervante et envoya T-Citron dire bonjour aux toiles
d' araignée du plafond tandis qu' il repoussa Farf et Ori d' un simple
revers de la main à l' autre bout du couloir et enfonça la
tête de Hébus dans le plancher presque en éternuant dessus
. Ceci ne découragea pas nos chouchoulandais surmotivés qui
repartirent à l' assaut dans une formation tellement violente et anarchique
que ce n' est même plus la peine de vous décrire la scène
. Tout à coup, l' agent Elrond s' éloigna légèrement
de la zone de combat . Ses adversaires, interloqués, guettaient un
premier signe de faiblesse qui apparut enfin : il se toucha la joue droite
u niveau de l' oeil et essuya une très légère éraflure
. La tâtant du bout des doigts, il finit par dire .
-Mmmmh...pas si mal ...inattendu même...la partie va être plus
intéressante que prévue, vous me forcez à employer
les grands moyens .
Puis,fouillant dans la poche droite de son habit de travail, il en sortit
un joypad sans fil et commença une mystérieuse manipulation
:
-Alors voyons...haut, bas, gauche, droite puis les boutons A et B appuyés
en même temps...
A la fin de ce petit exercice, à la surprise générale,l'
agent Elrond se démultiplia en une quantité infinie d' exemplaires
et semblait désormais inonder le couloir .
-Ah non ! C' est déguelasse d' utiliser les cheat-codes ! Protesta
Kettch .
Mais que le combat fut égal ou pas, c' était le cadet des
soucis du suppôt de Tapadamis . Son armée s' avança lentement
mais sûrement vers le groupe de six et sa victoire semblait déjà
acquise .
Cependant, surgit juste à temps une sorte de boule verdâtre
. Sans crier gare, elle rebondit à droite à gauche sur les
murs comme dans un flipper malmené par un buveur de bière belge
émeché et peu à peu, tous les clones de Elrond tombèrent
les uns après les autres jusqu' à ce qu' il ne restat plus
que l' original . Puis la boule se posa finalement à terre et une
petite tête ainsi que des membresanormalement courts en surgirent :
-Programmé contre les chouchoulandais tu es, mais les zarbis dans
les calculs oubliés ils ont été, fit celui-ci .
-Qui t'es toi, face de yahourt avarié ? lança l' elfe qui
perdit de nouveau son calme ( la troisième fois en fait dans cette
histoire de cinglés ) .
-Yoda le pervers ??? Fit Kettch estomaqué par cette tournure de
situation totalement imprévue .
-Mon commerce trop dévelloppé il a été et les
clones virtuels aucune saveurs ils n' ont .
-C' est sympa d' être venu, dit T-Citron . Vous sauriez pas où
trouver le pov'gars des fois ?
-Derrière la porte du fond il est . dans une salle remplie de portes
vous irez mais ue seule à lui vous mènera . La bonne sûrement
vous trouverez ...
-Merci du tuyau !
-Et n' oubliez pas pour Farf et moi notre commande de DVD avec les lefes,
lui lança Ori avant de disparaitre dans le lieu indiqué avec
les autres .
Les deux protagonistes étaient maintenant resté seuls dans
la place . L' agent Elrond, qui avait définitivement renonçé
à garder son calme, commença :
-J' ignore qui tu es mais je te promets de me délecter de la fin
de ta misérable existence !
-Puissant tu es mais pas peur tu ne me fais . Vaincu tu seras ! répondit
Yoda en sortant un sabre laser de couleur verte .
L' elfe sortit alors lui aussi un sabre laser, à lame rouge, et
d' une voix lugubre, conclua :
-Soit . Puisqu' il en est ainsi, voyons voir ce que donne la confrontation
de nos Forces .
-Yyyyyyyyyyyyyyiiiiiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!!
*
*
*
Nos six chouchoulandais arrivèrent finalement à cette fameuse
salle des portes . Et, comme il fallait s' y attendre, on en vint très
rapidement à se poser une question idiote mais néanmoins vitale
pour la victoire finale : c' est laquelle qu' il faut ouvrir ?
-Il a dit qu' on le saurait d' office, commença Yagami .
-Moi j' ouvrirais bien celle-là, fit Ori en désignant la
première à gauche .
-Non, non c' est sûrement un piège ! On choisit tous la première
à gauche d' instinc quand c' est comme ça, donc en fait c'
est la porte d' à côté ! répondit Farf .
-Mais comme Tapadamis et Marcie se doutaient qu' on allait réagir
comme ça, ils l' ont sûrement piégée aussi et...continua
Ori .
S' ensuivit alors une véritable séance de brainstorming,
exercice que les chouchoulandais n' affectionnaient guère . Des volutes
de fumée s' échappaient de leurs oreilles et l' unique neurone
faisant office de cerveau étant sur le point de griller chez chacun
d' entre eux, ce fut Kettch qui finalement prit une décision :
-On n'a pas le temps de réfléchir là-dessus, j' en
essaye une au pif et tant pis si je me trompe !
Il fonça alors sur une porte qui se tenait devant lui . Il tenta
de l' ouvrir de toutes ses forces, mais elle semblait être fermée
à clef . Remarquant qu' un panneau était cloué dessus,
il leva la tête pour le ire et déchiffra :
Ne pas ouvrir avant noël
Un peu interloqué par cette nouvelle absurdité de la Marcie,
il décida néanmoins de continuer . La porte finit par ouvrir
sous ses efforts, étant juste en fait un peu coincée . En
voulant pénétrer dans la salle, il se heurta à un ventre
rouge énorme e proéminent . Mis à terre par le choc,
il se releva pour mieux dévisager son propriétaire et vit
qu' il s' agissait d' un vieil homme barbu dans un uniforme rouge avec un
bonnet de la même couleur et muni d' un pompon blanc : le Père
Noël . Et il n' avait pas l' air très jovial :
-Et ça alors ? On ne sait pas lire ??? lui lança-t-il excédé
en lui désignant la pancarte .
Et, abaissant une main renfermée en un poing énorme, il assomma
pour de bon le malheureux ewok .
Les cinq autres chouchoulandais, face à cet échec cuisant,
reprirent de plus belle leur réflexion . Sauf Yagami, qui regardait
attentivement chacune des portes pour déceler le petit détail
qui ferait la différence . En vain car chacune, jusque dans les moindres
détails comme les rayures sur les poignées, était rigoureusement
identique . Elle remarqua cependant pourtant quelque chose :
-Regardez, il y a de la lumière qui s' échappe en-dessous
de celle-ci, fit-elle en désignant du doigt une destination .
D' un pas hésitant, Kettch fixé sur les épaules de
Hébus, le groupe s' avança puis se décidéa enfin
à entrer dans la salle . Ils constatèrent alors avec émotion
mais aussi un peu de crainte qu' ils avaient visé juste . La confrontation
avec Tapadamis, l' Architecte de cette gigantesque manipulation, allait être
décisive .
La salle dans laquelle ils se trouvaient désormais ne ressemblait
à rien de ce qu' ils avaient vu auparavant . Le sol était
d' un blanc immaculé, reflétant tellement bien la lumière
du plafond qu' on aurait dit marcher sur un panneau en néon . Les
murs étaient constitués d' une multitude d' écrans disposés
en cercle diffusant les images du groupe circulant dans cette étrange
arène . Au centre de la salle était un fauteuil en cuir noir
et un burau aussi blanc et scintillant que le sol . Y siégeait un
individu mystérieux, également de blanc vêtu, à
l' aspect androgyne et aux proportions remarquablement harmonieuses . Une
sorte d' aura semblait l' envelopper, imposant le respect ou en tout cas
un certain malaise à tout éventuel interlocuteur .
-Euh....il ressemble pas vraiment au pov'gars...vous êtes sûrs
qu' on s' est pas plantés là ? demanda T-Citron très
perplexe .
-Camille de Folvert ???? Fit Hébus bouche bée .
-Mais il était pas censé être mort au cours d' une
grosse bataille que vous m' avez souvent raconté ? demanda Ori .
Ca n' a pas de sens !
-Au contraire, c' est très sensé, rectifia Farf . Réfléchissez
: on est encore ausein de la Marcie, ou si vous préférez du
programme de réalité virtuelle créé par l' esprit
de Marcie Ross . La représentation Marcienne de Tapadamis tout comme
la notre est un élément virtuel et résulatnt lui aussi
d' un code . Tous les deux sont donc ici dans le même état
et rien n' interdisait qu' ils fusionnent à nouveau, du moins virtuellement
.
-Euuuuuuuuuuuh...
Ses compagnons, essayant de le suire dans son délire, furent pris
de violents maux de tête mais leur étrange adversaire poursuivit
de lui-même :
-Pas mal...vous en savez plus que je l' imaginais ce qui démontre
un certain talent .En même temps vous n' en savez que bien trop peu
et êtes de ce fait irrémédiablement impuissants !
-Pas sûrs ! On n' a qu' à faire comme les autres fois, t'
exploser la tronche et fêter la fin de notre aventure dans un grand
banquet avec des elfes farcis et Miles Teg ficelé contre un arbre
! cria T-Citron en brandissant déjà sa hache et son canon
scié .
-Vous n' êtes même pas capables de venir à bout de l'
agent Elrond et vous voudriez me faire croire que vous avez une chance contre
moi son créateur ? Vous êtes vraiment pitoyables ! fit-il avec
suffisance . Et quand bien même vous y parveniez, je ne suis qu' une
représentation virtuelle et ma relation avec la Marcie n' est pas
du même genre que la votre . Ceci inclut que ma mort virtuelle, contrairement
à vous, n' entraîne pas ma mort réelle et je peux réapparaitre
n' importe où n' importe quand . J' ai acquis un statut quasi-divin,
si vous comprenez ! Je suis immortel !!!
-Ici, oui, mais dans le monde réel...commença Farf
.
-Encore faudrait-ils que vous parveniez à me retrouver et ça,
j' en doute fort .
-Une autre question, Fovert . Vous auriez pu nous empêcher de venir
jusqu' ici de 1001 façons et à part Elrond, on n' a pas été
spécialement gênés . Vous vouliez la confrontation,
n' est-ce pas ?
-Encore bien vu . Je voulais seulement tester votre niveau...
La conversation entre Farf et Camille de Folvert s' éternisait .
Les autres Chouchoulandais, pour qui le niveau des débats avait depuis
bien longtemps déjà dépassé leurs capacités
intellectuelles avaeint renonça à le suivre et, s' agenouillant
près de l' entrée, ils avaient entamé une partie de
Poker . Sauf Hébus . Lui examinait un à un les écrans
qui constituaient les murs de cette salle, fasciné par le fait qu'
ils retransmettaient leur image mais pas celle du Tapadamisard qui n' apparaissait
nulle part et aussi parce qu' il n' apercevait aucune caméra de surveillance
. Mais ce n' était pas ce qui l' intéressait le plus . Il
scrutait en effet chaque rebord des moniteurs, la texture de l' écran
jusqu' à la répartition des traces de doigts , de la poussière...Quelque
chose l' intriguait . Puis ce fut comme un flash . Sortant précipitammnt
de la salle après avoir averti discrètement les autres de
continuer sans lui, il alluma un portable et appela l' USS Lellig
:
-Ici officier Calimsha de l' USS Lellig , que puis-je pour vous
?
-Ici le commandant en second Hébus . Rapartie-moi tout de suite
dans le vaisseau, c' est une question de vie ou de mort !
-Mais ça va pas ? Vous connaissez les ordres de la présidente
!
-Ramène-moi dans ce putain de vaisseau ou tu vas te retrouver suspendu
à la porte d' entrée de l' amicale des mages avec le bonnet
d' Elminster dans les fesses !
-OK ok, après tout c' est à vous que la première dame
ira en mettre sur la geueule...
-Il y a une sortie disponible à la cabine téléphonique
près du Score Games rue des fossés saint bernard, fit la voix
de Teg .
-C' est bon, j' y suis dans cinq minutes ...
*
*
*
A bord du vaisseau, l' amiral Milvus avait fini de se refaire une petite
santé et participait même à la féroce bataille
qui opoosait les drones charliesques à l' équipage défendant
leur bâtiment de guerre be et ongles . Hébus, déconnecté
de la Marcie, vit devant lui le spectacle des combats désordonnés
et, en temps normal, aurait été le premier à foncer
pour y prendre part, voire à piquer des adversaires aux autres . Et
même si cette envie le titillait quand même un petit peu, il
avait une autre idée en tête, solidement ancrée celle-là,
et il ne se sentirait réellement libre qu' après l' avoir suivie
jusqu' au bout .
L' amiral Chen Li, l' apercevant dans la passerelle, entra dans une colère
noire et s' empressad' aller lui expliquer sa façon de penser :
-Hééébuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus !!!!! Qu 'est-ce que
c' est que cette dégonflade ? Vous serez traduit en cour martiale
pour haute trahison !!!!
Le troll, habité par sa conviction, se comporta de façon
anormalement posée et subtile, le rendant presque humain façe
à son interlocutrice .
-Madame, je l' ai fait car je peux en un seul geste mettre définitivement
un terme à cette situation cauchemardesque et réinstaurer
enfin la paix dans notre pays .
Jamais il n' avait sorti de phrase aussi construite et littéraire
et il en venait à se demander à lui-même s' il n' était
pas tombé malade .
-C' est ça, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'
alu ! Je vous croyait quand même plus courageux mais tout compte fait,
je vous en veux pas trop . Vu la situation, on a bien besoin de renforts
ici !
-Sauf qu' il est hors de question que je reste une minute de plus dans
ce vaisseau !
-KWAAAAAAAAAAAAAAAA??????????? Et insubordination avec ça ! M' en
vais vous faire bouffer la peine capitale, moi ! fit-elle folle de rage,
les yeux exorbités et les veines triplant d' épaisseur sur
son front .
-J' en suis parfaitement conscient, mais si j' insiste, c' est parce que
je sais où se trouve Tapadamis .
-Ah ouais, super ! Ben nous aussi bougre d' idiot ! Pourquoi on vous aurait
envoyé dans la tour centrale de Jussieu, sinon ?
-Je me suis mal fait comprendre . je voulais dire que je sais où
il est, ici DANS LE MONDE REEL !
-...
Abasourdie par cette information, elle attendit puis se racla la gorge
avant de répondre, plus doucement cette fois :
-Sans déconner ?
-C' est pas sûr à 100% mais je suis convaincu de savoir où
il est . Et pour des raisons personnelles, je dois y aller SEUL !
-Comment ça, seul ? Qu 'est-ce qui vous prend avec ces airs de Charles
Bronson ? Vous nous faites un remake du Justicier dans la ville ?
-Croyez-moi, j' insiste ! Si ce n' était absolument pas nécéssaire
je n' aurais pas laissé trainer les autres derrière ( sauf
Kettch peut-être )!
-Bon ok admettons...dans ce cas on va vous téléporter jusqu'
à Chouchou-City mais c' est devenu un vrai coupe-gorge ! Z' avez
drôlement intéret à savoir ce que vous faites car
vous pourrez crever, soit, si jamais vous revez bredouille, je vous fait
sauter vous et votre gouvernement crapuleux !
Mais le troll restait convaincu qu' à l' issu de ce dernier coup
de folie, il allait rester en place pendant encore un bon petit bout de temps...
*
*
*
Le décor offert par l' état de Chouchou-city dépassait
tout ce qu' on aurait pu imaginer :il était tout bonnement apocalyptique
. Partout on pouvait voir les ruines encore fumantes d' immeubles il y a pas
si longtemps surpeuplés . la population, prise par les feus des droïdes
des formes les plus diverses, tombait comme un élevage de drosophiles
contenu dans un tube que l' on enfumait au dioxyde de carbone . Le comble
de l' épouvantable fut atteint par ce dernier évènement
: des citadins apeurés semblaient tous courir d' abord dans la même
direction . En regardant plus longtemps,, on pouvait s' apercevoir qu' ils
étaient poursuivis par une machine de taille colossale, ressemblant
à une petite boule montée sur des pattes fines mais de très
grande taille et aiguisées comme autant de lames de rasoir . Pensant
être protégés par la présence d' un porche entre
cette monstruosité et eux, les citoyens et les silencieux qui les protégeaient
comme ils pouvaient au cours d' une tentative d' évacuation reprirent
un instant leur souffle . Mais ils durent rapidement déchanter : en
effet, s' abaissant en pliant ses pattes avec souplesse, la chose passa sous
le porche le plus naturellement du monde et, dans sa progression, cassa un
pan d' immeuble en marchant dessus en continuant de poursuivre ses victimes
. Une armée de silencieux, aussi courageuse qu' inconsciente ( pour
ne pas dire totalement stupide ) fit feu dans l' espoir d' enfin en venir
à bout . En guise de réponse, une arme automatique apparut sous
son abdomen et fonctionnant à plein régime, démembra
un à un tous ses adversaires . Un soldat s' avança plus près
que les autres mais il fut repéré et le robot, presque négligemment,
abattit sa patte sur lui et le transperça en plien ventre . Puis il
la secoua vigoureusement, afin de se débarrasser du cadavre qui restait
désespérément accroché dessus, les secousses le
faisant plus remuer comme une poupée de chiffon que le glisser .
En temps normal, Hébus se serait déjà jeté dans
la bataille et, sous l' excitation de la poudre et du sang qui giclait à
gros bouillons, aurait probablement provoqué un véritable carnage
comme à son habitude ( sauf que les mouches auraient eu du mal à
se sustenter des pelotes de cambouis et de douilles huilées à
la place de morceaux de chair bien grasse ) . Mais, et ça fait déjà
un moment qu' on se tue à vous le dire, il était sur ce coup-ci
complètement ailleurs . Avançant droit devant lui, presque mécaniquement,
déterminé, il avait une lueur rouge sang dans le regard qui
ne cessait de croître d' intensité au fur et à mesure
qu' il s' approchait de son but : le hangar à vaisseaux . Une fois
sur place, la colère qu' il essayait de contenir était d' une
telle force que son aspect en était devenu effrayant et mêê
Fifine, sa compagne de toujours pourtant habituée à tout, commençait
à se sentir mal à l' aise .
Ces moniteurs qui tapissaient le mur de la salle où il avait avec
les autres rencontré Camille de Folvert l' avaient interpellé
dès le début . Pour des raisons déjà exposées,
certes, mais aussi et surtout parce qu' il les connaissait . Tous identiques,
le motif de base ayant servi de modèle était des plus familiers
: c' était un moniteur 17 pouces écran à face plate,
de couleur blanche et à pitch de 0.26 mm . Un tel modèle
n' existait qu' en un seul exemplaire au Chouchouland : c' était celui
de son " sapin de noël " comme on le surnommait, PC high-tech à
la configuration établie par ses soins et qui, dernièrement,
servait d' ordinateur de bord à son vaisseau personnel, le Popup
. Or, comme par hasard, en entrant dans le hangar, il remarqua que son
vaisseau, censé être encore en révision, présentait
des signes d' activité . Il avait raison . Fort de cette constatation,
le regard encore plus rouge et son sourire de troll s' esquissant en montrant
des dents proéminentes limées en pointe, il pénétra
dans sa propriété et allait procéder à un petit
règlement de comptes .
Il arriva sur la passerelle de son vaisseau . Comme de bien entendu, son
ordinateur était allumé : sur l' écran, on pouvait voir
des petits symboles verdâtres progresser selon des linges verticales
sur un fond noir . La Marcie se montrait là sous son véritable
aspect . Par contre, à sa surprise, il n' aperçut pas Tapadamis
. Poussé par la rage, sans qu' il sache si elle était due au
fait qu' un intrus avait squatté son vaisseau ou s' il avait simplement
osé tripoter son PC, il s' avança d' un pas lourd,
provoquant à chaque progression un mini séisme . Il ne vit pas
alors que le pov'gars était en fait caché derrière la
porte, et ne put réagir assez rapidement à l' attaque : enune
fraction de seconde, il fut emmailloté de partout par des poils de
balai infernal, le tout lui et sa fourrure le faisant ressembler à
un salami au poivre . Les liens étaient si serrés que les poils
de balai rentraient par endroit dans la chair et lui infligeaient de terribles
blessures .
-Tu es cuit, le povgars ! Dans une poignée de secondes je te refais
le portrait et tu reprendras l' entrainement à bord de l' eva-OS !
-Parce que vous croyez vraiment que vous pourrez un jour vous servir à
nouveau de moi ? Tout comme vous avez cru que le fait de se barrer à
peine discrètement de l' autre salle ne m' aurais pas éveillé
des soupçons ? Vous êtes encore plus crétin et arrogant
que je l' imaginais ! Fit Tapadamis sous la colère .
-Réflexion faite...ben oui j' en suis intimement persuadé
!
-Votre suffisance m' éxècre ! Comme tous les chouchoulandais
et leur gouvernement m' ont toujours écoeuré ! Il n' y a vraiment
que vous pour croire que je vous servais fidèlement dans ce poste de
technicien de surface ! Non pas que je n' aimais pas ce boulot, j' y mettait
même une certaine conscience professionnelle, mais le simple fait de
travailler pour vous était un véritable supplice . Vous aviez
quand même tué Marcie Ross, ma compagne, mon amour de toujours
! Ma moitié ! C' était la seule personne qui me comprenait,
qui me soutenait ! Et vous l' avez trucidée ! Vous m' avez ôté
une partie de moi-même sans vous soucier un seul instant des conséquences
et vous l' avez même fait avec plaisir !! Imaginez un peu dans quelle
situation vous m' avez mis pendant tou ce temps, seul, vivant aux côtés
de ses meurtriers ! Chaque jour je m' étais mis secrètement
à espérer que je la retrouverais, à rêver d' une
vie que je continuerais à vivre avec elle, à ses côtés
. Oh oui, sa simple présence, son regard compatissantsa voix si douce...dans
de telles conditions même vous servir aurait été un plaisir
! Alors, quand j' ai vu que son esprit ou du moins une partie avait survécue
sous la forme de ce programme, je me suis senti comme rescussité :
j' étais de nouveau heureux, je me sentais revivre ! Et en plus, elle
était m' offrir la liberté et la réalisation de mon rêve
de toujours, vous écraser enfin ! Mais même sans cela, le simple
fait de l' avoir retrouvée me suffisait . Et après tout, pourquoi
je me crève de vous l' expliquer à vous ? Un individu normal
ou même l' amiral Milvus qui s' est découvert un certain romantisme
et s' est mis à polluer son disque dur de shojos dégoulinants
de bons sentiments aurait éprouvé de la compassion . mais vous,
vous êtes sans doute le seul être que je connaisse qui soit toalement
dénué de romantisme ! Vous ne pensez qu' à vous empiffrer
et à vous bagarrer . Votre plus grande action après votre naturalisation
fut d' avoir introduit des coutumes barbares et lançé cette
haine anti-elfes démesurée . ce qui d' ailleurs fut à
l' origine de ma plus grande idée à Marcie et moi-même
: l' agent Elrond . Elle penserait à juste titre que ce serait pour
vous un véritable supplice que d' être anéanti par un
de ceux que vous méprisez autant pour leur faiblesse ! En tout cas,
en ce qui vous concerne, votre traque s' arrête ici ! Conclut-il finalement
en tirant sur le manche une dernière fois .
-Dis voir Tapadamis...
-Moui ?
-Tu ne trouves pas que les dialogues sont vachement plus longs que dans
une prose habituelle ?
-Ah ouais tu as raison ! Je ommence à avoir des doutes sérieux
sur la santé mentale du scénariste, là !
-C' est surtout très chiant . J' ai horreur du shojo et ton laiüs
était encore plus indigeste qu' un épisode de Fruit Basket !
Si on en venait au fait ?
-Je suis d' accord : ça devient vraiment trop long cette histoire
.
Puis, reprenant son air du début de la scène :
-Plus jamais je ne vous laisserais me formater selon vos idéaux !!!
-Formater ? Un peu bourrin mais pas con comme idée !!!
Et, rampant comme une larve de drosophile dans un intestin de grenouille,
il tenta de se diriger vers l' ordinateur de bord malgré ses liens
. Le povgars,à l' aide de son balai, le retenait de toutes ses forces,
enfonçant encore plus les poils dans les muscles de sa victime qui
commençait à saigner de ses plaies sous la pression mais la
force du troll était trop puissante . Grimaçant de douleur,
il marcha à quatre pattes, puis finalement se releva, trainant celui
qui l' avait capturé derrière lui . ce dernier était
avec son balai courbé vers l' arrière et les pieds le plus fortement
possible appuyant sur le sol mais il ne pouvait plus rien faire . Trainé
comme un sac poubelle, il ne put qu' assister à l' irrémédiable,
l' irréparable . Hébus cliqua sur le menu démarrer,
puis sur l' invité de commandes, dans la fenêtre à fond
noir, scella la victoire chouchoulandaise par la formule assassine :
Format C:
-Format Connerie, huk huk huk !
-NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Toute volonté, toute énergie disparut d' un seul coup chez
Tapadamis . Il avait retrouvé son air neutre, neurasténique
qu' on lui connaissait à bord de l' USS Lellig . A l' approche
de Hébus, il serra contre lui son balai, désormais devenu son
unique refuge affectif lui qui avait de nouveau tout perdu et lui lança
d' une voix enfantine :
-Pas touche ! C' est MON balai !
-Meuh vi meuh vi ! Brave garçon ! Allez, viens voir Tonton Hébus,
on va jouer avec les gentilles evas et tu balaieras bien dans les coins pour
le gentil Tonton Milvus, d' accord ? Fit le troll d' une voix qui se voulait
paternelle .
-Bon...je veux bien mais je veux pas être avec Miles Teg, il fait
rien que m' embêter !
*
*
*
Dans la tour centrale de Jussieu, on ne tarda pas à se rendre compte
des effets de cette scène . Alors que l' agent Elrond et Yoda se battaient
dans un duel titanesque, les murs et les portes du couloir disparurent . Tout
ce qui constituait les éléments du décor furent remplacés
par des linges de code défilant de haut en bas en formant des trainées
vertes verticales . Les deux protagonistes se détachaient affreusement
de ce décor de fond, donant au tableau l' aspect d' une photo Pierre
et Gilles :
-Ta marcie corrompue devenue elle est ! L' heure de ta fin sonnée
elle a ! Fit Yoda en triomphateur .
-Imposssssssssssible !Fit l' agent Elrond en serrant la machoire comme
jamais, cachant mal son anxiété .
Mais il était apparemment dit que ce ne serait pas à Yoda
de porter le coup de grâce . Dans un flash, un chouchoulandais en uniforme
de cuir fis son apparition .
-Tiens, Monsssssieur Milvus...fit l' elfe .
-Laisse, Yoda, c ' est personnel ...fit ce dernier à l' intention
du zarbi .
Et, fonçant vers l' agent complètement désarçonné,
il fusionna avec lui .
Les deux subalternes habituels pénétrèrent dans la
place pour lui porter secours mais ils ne purent que voir un balayeur debout,
pris de soubresauts et au corps déformé par des protubérances
et des ondulations de plus en plus nombreuses . Dans un cri terrifiant, il
finit par exploser, répartissant des lambeaux de lui-même
sur la plus grande surface possible .
-Yoshaaaaaaaaaaaaa !!!!! hurla Milvus dans un cri de psychopathe dégénéré
.
-Euuuuh...on n' avait pas une mission de reconnaissance à faire en
Sibérie orientale ? Demanda le premier agent .
-Si si ! D' alleurs on ferait bien de se dépêcher ou on va
être en retard ! répondit le deuxième .
Et tous deux s' enfuirent en courant .
*
*
*
Le calme revint peu à peu dans la ville -vaisseau de Chouchou-City
. Alors que Ori et Farf échafaudaient des plans toujours plus
tordus, Tsunami et Sojirus essayaient de dissuader Calimsha de déposer
une plainte auprès des dieux pour annuler son statut de paladin Aphraellite
et T-Citron était parti à la chasse aux machines à café
. Les maudits avaient repris leur entrainement, Yagami ayant réparé
son sous-marin hésitait entre aller barboter avec ou reprendre un tournoi
de King of Fighters et Hébus et Kettch, dans un quartier peu fréquenté
de la cité autour duquel était établi un périmètre
de sécurité, finissaient de régler leurs différents
. Chen Li et Milvus, eux, finissaient d' analyser la situation :
-Il reste tout de même un point qui me gêne : comment Tapadamis
a-t-il pu tous nous enfermer dans ces horribles pots de Flamby sans qu' on
s' en rende compte une seule seconde ? Commença-t-elle .
-Ca, je pense avoir une idée à ce sujet . Souvenez-vous :
depuis qu' on a quitté la Terre, chassés par les armées
de la télé - réalité, notre capitale est devenue
une sorte de cité intersidérale, avec les avantages mais aussi
les inconvénients que cela comporte !
-Et quels sont ces inconvénients ?
-Il y en a un majeur : celui de la surveillance du taux d' oxygène
dans notre atmosphère artificielle .
-Mais entre la végétation qu' on continue de faire pousser
et nos escales dans des planètes respirables , il n' y en avait assez,
non ?
-Oui et non . Nos princpiales cultures sont de la moquette et on ne peut
pas dire que ce soit très riche en chlorophylle . Ce taux s' est d'
autant plus abaissé inexorablement que les fumeurs de moquette ( moi
en premier ), en tirant sur nos joints, avons pompé les dernières
réserves !
-Mais pourquoi vous n' en avez jamais parlé ?
-Mais on l' a fait ! Avec votreaccord, on a décrété,
en attendant que nos machines de secours renouvellent le stock, un état
d' hibernation généralisée . Tous les citoyens ont été
sans exception cryogénisés dans du Do Not Touch solidifié
pour réduire la consommation à un taux minimal .
-Là, maintenant je m' en souviens . Mais ça ne colle pas quand
même : tapadamis a été frigorifié le premier !
Et de plus il n' avait même pas accès à du matériel
informatique par mesure de sécurité !
-Ce qui tend à prouver une chose : quelqu' un de l' extérieur
l' a décongelé et une fois libéré, s' en est servi
pour nous détruire !
-Mais qui ça pourrait bien être ???
-Aucune idée ! On a juste retrouvé au pied de la cuve d' hibernation
ls lettres O D I L
-ODIL ? LIDO ? Mais c' est le nom d' une boîte de nuit ça
! Quel est le rapport ?
-Tout cela est décidément très mystérieux ...
*
*
*
-Muy bien, senor ! y' aimerais qué l' on m' éxplique votre
stratégie car yé né la souis plou dou tout !
Nikita Thor était en proie à l' incompréhension la
plus totale : leur victoire était à portée de main et
pourtant, leur chef avait complètement abandonné leur allié
temporaire, permettant la victoire finale des Chouchoulandais . Il n' était
par ailleurs pas le seul du même avis :
-Oui, on aimerais avoir plous d' informations mon grand chou . Fit Emiliano.
-ca va ca va, mon p'tit chou . De toutes manières, personne né
doit discouter mes ordres . Si y' ai abandonné el povgars, c' était
parce qu' il dévénait beaucoup trop pouissant : et un allié
trop pouissant est plus dangereux qu' un ennemi !
-Mais alors, qu' est-ce qu' on va fairrrrrrrrrre ? demanda Emiliano inquiet
.
-Moi yé sais ! y' ai acheté oune nouvelle friteuse téfal,
on va l' essayer tout dé souite !
-Y' AI POURTANT INTERDIT LA BOUFFE AMERICAINE DANS MON VAISSEAU !!!! Hurla
*Wazapatta .
-Ma no ! c' est pour el coup dou panier tournant !
-Ah, dans ce cas c' est différent...commencez sans moi, yé
vous réjoint dans 5 minoutes .
-Viva el contradictator !!! psalmodièrent en choeur les membres de
l' équipage .
Et, d'un air dément, tous fonçèrent aux cuisines .
*Wazapatta était désormais seul sur la passerelle . Contemplant
l' immensité de l' espace, debout, l' ex-ambassadeur leva le poing
et, d' un ton solennel, fit ce serment :
-ca n' est qué partie rémise, chouchoulandais . Yé
renverserait cé gouvernement dé loques et lé
couple présidentiel mé souppliera à genoux, Pata remplacera
lé chouchou souprème et les McDo séront interdits dans
el constitoution ! Et toi, yé té réservérais
un traitement spécial, très spécial, amiral dé
mes dos !
SEE YOU SPACE DUMMY ...